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« Avant, elle ne pliait pas les genoux. Maintenant, elle s’assoit normalement »

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Inclusion | Réadaptation | Tchad | PUBLIÉ LE 31 août 2023
Damaris et sa petite fille, Ruth, en compagnie de la kinésithérapeute de HI, Angeline.

Damaris et sa petite fille, Ruth, en compagnie de la kinésithérapeute de HI, Angeline. | © HI

Ruth a 15 mois. Elle souffre de malnutrition, ce qui peut avoir de conséquences irréversibles sur sa croissance. Elle est prise en charge par HI.

Orpheline de mère depuis qu’elle a seulement 1 mois, Ruth s’est retrouvée à la charge de sa grand-mère, Damaris, comme ses deux frères de 8 et 5 ans. Leur père travaille à Kélo dans le sud du Tchad et ne peut pas s’occuper des enfants.

La fratrie vient du village de Toukra, à plus de 15 kilomètres de N’Djamena. Damaris vient avec Ruth au centre de nutrition en bus et le trajet est pris en charge par HI.

Damaris nourrit difficilement ses petits-enfants. Sa principale source de revenus vient d’un petit commerce qu’elle tient devant chez elle. Elle y vend du gombo sec, des grains de néré, de la pâte d’arachide, etc.

« Si l’un d’entre nous tombe malade, je n’ai pas assez d’argent pour payer le médecin et les médicaments. Nous avons tout le temps faim. J’ai beaucoup de difficultés à nourrir les trois enfants et à couvrir leurs autres besoins. Il m’arrive de ne pas manger pour pouvoir les nourrir. »

Depuis ses 4 mois, Ruth reçoit chaque semaine une ration de plumpy nut de la part d’unicef – des barres alimentaires formulées pour la réhabilitation nutritionnelle des enfants et des adultes souffrant de malnutrition sévère.

En complément, HI propose des séances de thérapie de stimulation aux enfants malnutris. La thérapie comporte 7 séances pour stimuler les capacités psychomotrices des enfants qui ont été sévèrement affectés par la malnutrition. Elle a commencé les séances en début d’année avec notre kinésithérapeute, Angeline.

« Avant, elle était incapable de tenir en position assise. Elle était tout le temps couchée sur le dos. Elle était très faible. Maintenant, elle fait plus d’efforts pour s’assoir. Elle essaie de tenir sur ses jambes. Elle joue plus et elle est plus souriante. Elle rampe, elle prend des objets... »

Damaris, la grand-mère de Ruth
La kinésithérapeute Angeline, qui a dispensé les 7 séances de thérapie de stimulation, précise :

« Elle ne pliait pas les genoux ni les bras. Elle était très faible la première fois que je l’ai vue, lors de sa séance de diagnostic. Au fur et à mesure des séances, elle a développé beaucoup plus de mobilité. »

La thérapie de stimulation

La malnutrition sévère retarde la croissance et le développement des nourrissons. Ces retards de développement peuvent entraîner des handicaps irréversibles s'ils ne sont pas traités.

La thérapie de stimulation arrive en complément d’une aide alimentaire d’urgence. C’est un ensemble d’activités qui stimulent les capacités motrices et le développement cognitif en faisant participer l'enfant avec des jouets et en lui accordant une attention individuelle.

Chaque activité joue un rôle spécifique dans le développement : tenir un jouet au-dessus de sa tête l'aidera à s'entraîner à tendre le bras. Dessiner avec des stylos et des crayons lui permettra d'améliorer sa préhension. Des actions simples, comme taper dans un ballon ou pousser une voiture en plastique, contribuent à développer ses mouvements, ses interactions et ses réflexes.

La famine, un fléau au Tchad

En juin 2022, Le Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU, a déclaré « l’urgence alimentaire » du fait de la « détérioration constante de la situation nutritionnelle ». Selon l’ONU, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population, avaient besoin d’une « aide humanitaire d’urgence » en 2021. Une situation qui s’est aggravée avec la guerre en Ukraine et son impact sur le commerce mondiale des céréales.

Le projet est soutenu par le ministère des Affaires étrangères du gouvernement fédéral allemand jusqu’en juin 2024.

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