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Image de destruction suite à des bombardements en zone peuplée à Kiev (Ukraine). | © Till Mayer / HI
Publié aujourd'hui - alors que la crise ukrainienne entre dans son sixième mois - le rapport 2022 de l'Observatoire des armes à sous-munitions révèle qu'au moins 689 civils ont été tués ou blessés lors d'attaques aux armes à sous-munitions en Ukraine pendant le premier semestre 2022. Aucune attaque utilisant des armes à sous-munitions n'a été signalée dans d'autres pays.
Jusqu'à 40 % de ces armes n'explosant pas à l'impact, la forte contamination par les restes d'armes à sous-munitions constitue une grave menace pour la population locale : 149 victimes de restes d'armes à sous-munitions ont été enregistrées dans le monde en 2021.
La conférence des États parties à la Convention d'Oslo, qui interdit l'utilisation des armes à sous-munitions, doit se tenir du 30 août au 2 septembre à Genève. HI appelle les États à condamner systématiquement l'utilisation de ces armes barbares et à demander des comptes aux responsables de leur utilisation.
Rapport 2022 de l'Observatoire des armes à sous-munitions
Le rapport 2022 de l'Observatoire des armes à sous-munitions évalue la mise en œuvre de la Convention d'Oslo qui interdit l'utilisation, la production, le transfert et le stockage d'armes à sous-munitions, pour la période allant de janvier à décembre 2021. Le rapport couvre également le premier semestre de 2022 lorsque les informations sont disponibles.
Au cours du premier semestre 2022, de nouvelles utilisations d'armes à sous-munitions ont été signalées en Ukraine uniquement, où les forces russes ont mené des centaines d'attaques. Les forces ukrainiennes ont également utilisé cette arme à plusieurs reprises.
Selon les rapports préliminaires, au moins 689 civils ont été tués (215) ou blessés (474). Ce chiffre représenterait une augmentation de 302 % par rapport au total mondial observé en 2020, qui comprenait à la fois les victimes d'attaques et les restes d'armes à sous-munitions. Le nombre réel de victimes est probablement plus élevé en raison des difficultés à rassembler les informations.
Ce bilan préliminaire de 689 nouvelles victimes serait le plus lourd enregistré ces dernières années. En 2016, plus de 800 nouvelles victimes d'attaques aux armes à sous-munitions étaient enregistrées, dont la grande majorité en Syrie. L'utilisation d'armes à sous-munitions par le gouvernement syrien a été généralisée entre 2012 et 2018. Les armes à sous-munitions ont également été largement utilisées dans les opérations conjointes syro-russes.
En Ukraine, l'utilisation d'armes à sous-munitions a surtout eu lieu dans des zones peuplées. En plus de tuer et de blesser des civils, les armes à sous-munitions ont également endommagé des infrastructures civiles : maisons, hôpitaux, écoles, usines, terrains de jeux, etc. Les attaques aux armes à sous-munitions ont également menacé les personnes déplacées à l'intérieur du pays et celles qui recherchent une aide humanitaire.
Restes d’armes à sous-munitions
L'Observatoire a enregistré 149 nouvelles victimes d'armes à sous-munitions en 2021 dans le monde, toutes causées par des restes d'armes à sous-munitions : 37 en Syrie, 33 en Irak, 30 au Laos, etc. L'Observatoire signale également des victimes dans 8 autres pays et territoires, dont le Yémen, le Liban, le Nagorny-Karabakh, le Tadjikistan, etc. En 2021, pour la première fois en une décennie, aucune nouvelle victime d'attaques aux armes à sous-munitions n'a été signalée. Ce chiffre de 149 nouvelles victimes marque une forte baisse par rapport aux totaux annuels de 2020 (360 victimes) et 2019 (317 victimes).
Destruction des stocks et contamination
Depuis l'entrée en vigueur de la Convention le 1er août 2010, 35 États parties ont détruit 1,5 million de stocks d'armes à sous-munitions, soit un total de 178 millions de sous-munitions. Cela représente 99 % de toutes les armes à sous-munitions déclarées par les Etats parties.
Au total, 26 Etats et trois régions restent contaminés par des restes de sous-munitions dans le monde.
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