Mariia et son mari Serhii vivent dans un village près de Bohodukhiv, dans la région de Kharkiv. Serhii souffre d'une paralysie partielle du côté gauche du corps, ce qui lui pose des problèmes de mobilité. Mariia soutient Serhii vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Leurs journées suivent un rythme précis : médicaments, exercices de mobilité, repos et sorties en plein air. Mariia s'occupe de Serhii en combinant ce qu'elle a appris auprès des professionnels de santé et ce qu'elle a appris par elle-même.
« Il ne peut pas rester allongé », dit-elle. « Chaque jour, nous travaillons ensemble. Même une heure de mouvement est importante. »
Alors que Serhii a reçu un soutien en réadaptation de la part des spécialistes de HI, l’accompagnement en soutien psychosocial de l’organisation a également fait une grande différence pour eux deux. Mariia a commencé à assister à des séances de soutien psychosocial dispensées par Liza, psychologue chez HI.
« Je savais que j’avais besoin d’aide. J'étais avec lui 24 heures sur 24, c'était épuisant et je sentais que je commençais à m'effondrer émotionnellement », explique Mariia.
Les services de santé mentale et de soutien psychosocial de HI en Ukraine sont conçus pour accompagner les personnes vivant dans des zones touchées par le conflit, en particulier là où l'accès aux soins de santé reste limité. Selon une récente évaluation de l’ONG REACH, 63 % des ménages interrogés déclarent être confrontés à au moins un problème de santé mentale, tandis que la stigmatisation et le manque de services continuent d'empêcher de nombreuses personnes de chercher de l'aide. Dans le cas de Mariia, la possibilité de parler ouvertement et d'apprendre des techniques pratiques d'adaptation a eu un effet positif sur elle :
« Liza m'a montré comment me calmer, comment faire une pause, respirer et gérer ma frustration. Elle m'a donné des outils simples que je pouvais utiliser lorsque je me sentais dépassée. En fait, HI m’a aidé à retrouver un certain équilibre »
Parmi les techniques qui ont le plus résonné, on trouve les exercices de respiration et les pratiques d'ancrage, dont l'une consiste à nommer les objets de son environnement pour apaiser l'anxiété. « Certains exercices fonctionnent mieux que d'autres, mais j'essaie toujours. J'apprends à prendre soin de moi. »
En Ukraine, la stigmatisation de la santé mentale reste un obstacle important à l'efficacité des soins. Selon les Nations unies, de nombreuses personnes souffrant de troubles mentaux sont confrontées à la stigmatisation sociale, ce qui les décourage à chercher le soutien dont elles ont besoin.
C'est le cas de Serhii. Il souffrait d'anxiété et de détresse émotionnelle, mais était initialement réticent à chercher un soutien psychologique. Encouragé par sa femme Mariia, Serhii a commencé à suivre des séances de santé mentale auprès de HI. Ces séances lui ont permis d'apprendre des techniques d'adaptation qui l'ont aidé à gérer son anxiété et à reprendre le contrôle de la situation.
« Mariia est devenue plus confiante et plus calme. Leur relation s'est renforcée et Serhii a commencé à s'engager davantage. Il est tout aussi important de soutenir l'aidant que la personne soignée, en particulier dans le cadre d'un rétablissement à long terme », explique Liza, la psychologue de HI.
Serhii se déplace désormais de manière plus autonome, utilise un fauteuil roulant avec confiance et apprend à marcher sur de courtes distances à l'aide d'une canne tripode. Leurs petits-enfants leur rendent souvent visite, leur apportant énergie et encouragement, et la famille continue d'envisager l'avenir ensemble :
« Grâce au soutien que nous avons reçu, nous allons de l'avant ensemble, pas à pas. Nous ne sommes plus seuls ».
Avec le soutien du ministère fédéral allemand des affaires étrangères (GFFO) et en collaboration avec le Conseil danois pour les réfugiés (DRC), HI fournit des services de santé mentale, de soutien psychosocial et de réhabilitation aux personnes touchées par la guerre en Ukraine.
