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Violence et exil au Sahel : les réfugiés au Togo en quête d’une nouvelle vie

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Inclusion | Urgence | Togo | PUBLIÉ LE 16 décembre 2025
Un homme, une adolescente et une fillette se tiennent debout devant une maison en briques et sourient.

Ibrahim et deux de ses filles devant leur nouvelle maison dans le nord du Togo. | © L. Mensah / HI

Ibrahim* et sa famille ont fui le Burkina Faso après avoir subi les attaques de groupes armés. Réfugiés au Togo, ils reconstruisent leur vie avec l’appui de HI.

Les civils payent un lourd tribut dans la crise qui dure depuis près de quinze ans au Sahel et de nombreuses personnes ont dû fuir après que des violences se sont abattues sur elles et leur village. Ayant tout perdu, elles trouvent refuge dans des pays voisins, où elles tentent de se reconstruire. Dans leur chemin vers la résilience, HI les aide notamment en leur proposant un accompagnement psychologique, en les orientant vers des structures de soin adaptées et en leur apportant un soutien financier. C’est le cas d’Ibrahim*, qui raconte son histoire et celle de sa famille partie de son Burkina Faso natal pour le Togo.

L’irruption de la violence dans la vie quotidienne

Je me nomme Ibrahim*, j’ai 47 ans et je viens d’un village à l’ouest du Burkina Faso. Jusqu’en 2024, j’y vivais avec ma femme et nos huit enfants. Là-bas, nous avions vingt hectares de terre sur lesquelles je cultivais du mil, du maïs, des haricots, des arachides… Ces récoltes servaient à nourrir notre famille et, parfois, nous vendions ce que nous avions en surplus pour acheter un produit qui nous manquait.

Cette vie heureuse a pris fin le jour où un groupe de personnes armées jusqu’aux dents est arrivé dans notre village ; elles étaient très nombreuses et avaient le visage masqué, on ne voyait que leurs yeux. Elles ont ordonné à tous les villageois de se rassembler et nous ont fait quitter le village.

Pendant vingt jours, nous sommes restés leurs otages dans la brousse. Elles ont tué certains villageois, d’autres sont morts de faim et de soif, de peur, ou encore égarés dans la brousse. Nous dormions sous les arbres, sans nattes, à même la terre. Heureusement, un jour, profitant d’un moment où leur surveillance s’était relâchée, ma famille et moi avons réussi à nous enfuir dans la nuit.

Tout reconstruire dans un nouveau pays

Nous sommes partis vers l’est du Burkina Faso et avons ensuite obliqué au sud, vers le Togo. Nous étions nombreux à nous enfuir ensemble. Ma famille a cheminé pendant vingt jours, avant de finalement se réinstaller dans une ville à la frontière nord du Togo.

Ici, nous sommes en sécurité mais la vie n’est pas facile. J’ai perdu mes champs et je ne peux rien cultiver, ma femme n’a pas d’emploi et les enfants ne vont pas à l’école. Pour trouver de quoi nourrir ma famille, j’accepte tous les petits travaux que je trouve, comme sarcler les champs des autres avant la saison des semis. Parfois, je vais au marché mendier de l’argent.

C’est pourquoi le soutien de HI nous a été précieux. Avec leur aide, nous avons pu acheter ce qu’il nous manquait : des sacs de riz, du sel, de l’huile et toutes les nattes que nous possédons aujourd’hui.

Soutien aux communautés au nord du Togo

HI déploie un projet de réponse d’urgence au nord du Togo et du Bénin pour aider les réfugiés et les habitants de la région à faire face à la crise et renforcer ainsi la résilience des communautés. Ce projet permettra d’aider plus de 26 000 personnes.

Grâce au travail des chargés de protection de HI et des relais communautaires formés par l’organisation, les personnes déplacées en détresse psychologique reçoivent les premiers secours psychologiques ou sont orientés vers des structures compétentes pour répondre à leurs besoins. Ainsi, entre avril 2024 et septembre 2025, 1 153 personnes ont reçu un soutien psychosocial. HI apporte également un soutien financier aux ménages les plus précaires pour leur permettre de couvrir leurs besoins de base. Au Togo, 12 871 personnes ont bénéficié d’une aide financière.

* Prénom modifié.

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