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Une boulangerie dans les plaines vénézuéliennes

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Inclusion | Venezuela | PUBLIÉ LE 22 février 2024
Tatiana tient un plateau couvert de petites boules de pâte devant la porte ouverte d'un grand four. Elle sourit à la caméra.

Tatiana Murcia enfourne des petits pains dans son tout nouveau four. | © M. Campos / HI

Tatiana tient une boulangerie avec sa famille. Avec l’aide de HI, financée par le CDCS, elle a reçu un nouveau four à gaz, une révolution pour ce lieu qui participe à la vie de toute une communauté.

Erika Tatiana Murcia, 33 ans, vit dans l’État d’Apure, au centre-ouest du Vénézuéla, où sa famille a trouvé refuge il y a dix-sept ans après avoir fui la Colombie. Ensemble, ils tiennent une boulangerie qui leur permet de subvenir à leurs besoins. Avec l’aide de HI et grâce au soutien économique du CDCS, ils ont reçu dans un nouveau four à pain pour renforcer leur activité et répondre à la demande de la communauté.

Trouver ses marques dans un nouveau pays

« Ma famille vient d’une ville du département de Tolima, en Colombie, où mon père était maire. Des accusations infondées ont poussé les opposants de mon père à demander sa démission. Il a refusé et nous avons dû quitter notre terre pour demander l'asile au Vénézuéla. Ce pays nous a beaucoup donné », raconte Tatiana.

En arrivant, les parents de la jeune femme ont commencé par vendre de petits objets d’artisanat : des porte-clés, des petites poupées, des boucles d'oreilles, fabriquées à la main par la mère de la jeune femme. Mais son père était à la recherche d’une opportunité économique qui lui permettrait de s’établir durablement.

« Quand nous sommes arrivés dans ce quartier, mon père a vu qu'il n'y avait pas d'endroit pour s'asseoir, boire un verre et acheter du pain. C'est ainsi qu'est née la boulangerie. Mon père connaissait déjà le métier, qui lui avait été transmis par ses parents. Les premiers pains que nous avons cuits se sont vendus très rapidement. »

Un lieu au service de toute une communauté

Tatiana montre fièrement les pains cuits dans son nouveau four. © M. Campos / HIAprès près de seize années de bons et loyaux services rendus à la famille et à la communauté, le four de la boulangerie a commencé à donner des signes de fatigue. Il ne chauffait plus bien et la clientèle se plaignait d’un pain à moitié cru. Les affaires de la famille étaient menacées.

Or, HI agit dans la région pour promouvoir la paix et accompagner le développement économique et la cohésion sociale des communautés à Apure. L’organisation appuie des projets portés par les habitants, pour renforcer leur résilience et développer les initiatives communautaires. Avec l’aide de l’association, la famille de Tatiana a reçu un nouveau four, améliorant la qualité et la production du pain.

« Le pain sort doré et le nouveau four nous aide à augmenter la production. Avant, nous produisions environ quinze pains par jour alors que maintenant nous en cuisons plus de vingt-quatre. Nous sommes six à vivre ici, et deux autres personnes travaillent avec nous. Grâce à cette boulangerie, nous subvenons aux besoins de notre famille », se réjouit Tatiana.

Cette aide a permis de renforcer la stabilité économique de la famille, mais elle participe aussi à renforcer la résilience de toute la communauté, comme l’explique Deisy Monguí, agente communautaire de l’organisation partenaire Repas de HI :

« Dans cette famille, tout le monde aide : pour pétrir le pain, le vendre, s’occuper du service ou gérer l’approvisionnement… C’est cette entraide qui les réunit et fait prospérer la boulangerie. Quand nous avons découvert ce lieu de vie, nous avons tout de suite compris qu’il générait du bien-être pour l’ensemble de la communauté. En les aidant, nous souhaitons accompagner non seulement une famille, mais aussi toute la communauté. »


Le projet « Prévention et protection contre les menaces de violence armée par le renforcement de la résilience communautaire à Alto Apure, Vénézuéla » a été mis en œuvre par HI avec deux partenaires, Repas et Tinta Violeta. Il visait à promouvoir la paix et à atténuer l'impact des conflits, en renforçant les mécanismes de résilience, la gestion des conflits et la cohésion sociale, grâce à une approche inclusive. Ce projet a été financé par le Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des affaires étrangères français.

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