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Un livreur pas comme les autres

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République Centrafricaine | PUBLIÉ LE 10 juin 2021

Chargement d'un camion à Bangui qui ira porter du matériel humanitaire en direction de Ndele, 2020 | © Adrienne Surprenant / HI

Jimmy Müller témoigne du quotidien de l'équipe logistique HI en période de conflit.

Jimmy Müller n'est pas un livreur comme les autres. Ses colis sont marchandises vitales livrées au milieu d’un conflit. On dit souvent de La Poste : « Ni la neige, ni la pluie, ni la chaleur" ne peuvent l’arrêter, mais pour Jimmy et ses collègues, c'est plutôt "Ni la chaleur, ni les conflits armés, ni les mines antipersonnel. »

Jimmy Müller Baguimala Kobé est Contrôleur de Fret pour HI en République centrafricaine (RCA), basé à Bangui. Des millions de personnes et de nombreuses ONG dépendent de lui et de son équipe pour livrer des fournitures essentielles au milieu d'un conflit armé.

« Nous transportons des biens destinés à l'aide humanitaire dans tout le pays », explique Jimmy Müller. « Cela comprend des médicaments, des kits d'articles essentiels et du charbon pour le fonctionnement des générateurs des hôpitaux sans électricité. Il est extrêmement important de maintenir ce système de livraison parce que les gens ont besoin de fournitures, De nombreuses ONG qui interviennent ici ne sont pas en mesure d’acheminer ces biens par leurs propres moyens aux populations concernées. Elles s'adressent à nous et nous nous assurons qu'ils parviennent aux bénéficiaires. Mon travail me fait beaucoup plaisir, car il rend un service énorme à la population. »

La RCA est l'un des pays les plus pauvres du monde. A cause d’un récent blocus à la frontière, le pays dépend des pays voisins pour l'approvisionnement en marchandises. Résultat : les prix ne font qu’augmenter et les produits de première nécessité deviennent inaccessible pour la majorité de la population. Plus de 2 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire et dépendent fortement de l'aide humanitaire pour répondre à leurs besoins.

« La sécurité est une préoccupation majeure », explique Jimmy. « Certaines des routes intérieures commencent enfin à se rouvrir, mais elles restent dangereuses, ce qui peut bloquer les camions et ralentir les livraisons par la route. Il y a eu récemment plusieurs incidents graves où des véhicules ont été incendiés. Les mines sont également un problème, causant à la fois des blessures et des décès. »

Dans ce contexte, les transports sont déjà difficiles en raison de la fragmentation des infrastructures et des menaces sécuritaires, mais les déplacements sont encore plus limités par les restrictions sanitaires consécutives à la pandémie de Covid-19. Cela isole encore plus les personnes gravement touchées par la crise, comme les enfants, les personnes âgées, les femmes et les personnes handicapées. 

« La population vit une crise terrible et a besoin en urgence d'une intervention humanitaire, et le travail que nous faisons rend cela possible. Nous demandons à nos soutiens de continuer à nous aider pour apporter cette aide dans toutes les régions du pays. Ces biens sont essentiels pour que l'aide se poursuive, et pour le bien de la population. »

Bien que Jimmy reconnaisse l'immense valeur de son travail, il espère finalement la fin du conflit et le retour à une époque où ces efforts ne sont plus nécessaires.

« Je souhaite de tout mon cœur que les choses reviennent à la normale. Je ne veux pas revivre la situation que nous avons connue, » dit-il. « Pour l'instant, les gens dépendent de nous ».

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