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En RCA, des communes isolées sur la voie de l’activité grâce à HI

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Logistique | République Centrafricaine | PUBLIÉ LE 23 février 2024
Des équipes de génie civile travailler pour réhabiliter les routes abîmées et creusées par les intempéries et le temps.

Janvier 2024, sous-préfecture de la Basse-Kotto. Travaux de réhabilitation de la route nationale 2 sur les axes Alindao-Kongbo et Alindao-Tambia. | © T. Fulcrand / HI

HI œuvre aux côtés des communautés vulnérables et isolées en République centrafricaine en améliorant l’état des routes pour faciliter l’acheminement de l’aide et leur permettre de circuler librement à nouveau.

La difficulté d’accès est l’une des premières causes de l’arrêt de l’aide humanitaire : 47% des organisations humanitaires, qui implémentent des activités de réponse rapide, affirment avoir interrompu leurs interventions au moins 34 fois au cours de l’année 2022 du fait de la dégradation des routes. Lucienne Yirikpanga est maire de son village, depuis quelques mois, elle travaille aux côtés de HI dans le cadre d’un projet de réhabilitation des infrastructures routières dans le Sud de la République Centrafricaine. Elle raconte comment ces travaux font revenir petit à petit la vie au sein de sa communauté.

Mettre un terme à l’isolement de la population

Depuis 2013, la République Centrafricaine traverse une crise sans précédents. Les besoins humanitaires sont immenses partout dans le pays et pourtant, seulement 2,5 % des routes sont bitumées et les infrastructures routières manquent ou sont délabrées. Les communautés vulnérables sont ainsi de plus en plus isolées et l’aide humanitaire ne peut être acheminée jusqu’à elles. 

Garantir un accès par la route à ces populations est essentiel. Depuis juillet 2023 HI, grâce à sa division Atlas Logistique, intervient sur la route nationale 2 pour désenclaver le Sud-Est de la RCA, composé de 4 sous-préfectures : le Mbomou, le Haut-Mbomou, la Ouaka, et la Basse-Kotto. Celles-ci sont accessibles seulement par cette route nationale en très mauvais état et abritent les communautés les plus isolées du pays. Lucienne Yirikpanga, est maire de la commune de Bangui-Ketté en Basse-Kotto, elle témoigne de l’impact du manque d’infrastructures routières sur la vie de son village :

« Au quotidien, l’augmentation du prix des produits de première nécessité et les difficultés de s’en procurer sont très dures. Nous avons aussi beaucoup de mal à accéder aux services de santé lorsque nous avons une urgence ! Et les conséquences ne touchent pas que les adultes, les enfants sont aussi impactés : ils ne peuvent plus aller à l’école ou sont très en retard, ce n’est pas bon pour eux non plus… »

L’objectif pour HI / Atlas Logistique : rouvrir l’accès afin de désenclaver ces zones, par la remise en état des routes et ouvrages de franchissement, comme les dalots ou les ponts, dégradées par l’érosion, les inondations et le manque d’entretien.

Travailler avec les communautés pour redonner vie aux villages

Depuis deux ans qu’elle est maire de son village, Lucienne joue le rôle de médiatrice entre les membres de sa commune et les organisations qui interviennent dans la région pour fluidifier au mieux et assurer le bon fonctionnement des activités. Elle est en contact avec HI/Atlas depuis quelques mois, et était présente dès le début des échanges pour comprendre le projet et apporter son soutien à l’équipe de HI/Atlas pour que cela devienne une réussite.

« Ce projet de réhabilitation des routes est un grand soulagement pour notre collectivité, cela nous permettra de circuler librement et sans obstacles. Mon rôle est aussi d’aider HI à adopter une méthode d’approche communautaire pour que l’on puisse relever les défis tous ensemble », témoigne Lucienne.

D’après elle, les habitants accueillent très bien ce projet et attendent impatiemment la fin des travaux de réhabilitation de la route. L’économie locale est redynamisée grâce à l’approche sociale THIMO mise en œuvre par HI pour les réhabilitations (Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre). Les moyens mécanisés sont en effet inexistants dans ces zones et seraient très compliqués à acheminer. Si les tensions et les violences se sont apaisées, Lucienne raconte que les événements qui ont frappé la région ont laissé des traces profondes et qu’il est toujours complexe de trouver du travail… Le plus souvent, la population fabrique des produits artisanaux avec du rotin et fait du petit commerce ou cultive les champs. Aujourd’hui, la vie reprend progressivement dans la communauté, chacun se bat pour s’occuper de sa famille :

« Je ne peux que formuler mes remerciements : notre commune n’a jamais bénéficié d’un tel projet… Je souhaite que les travaux avancent bien, et je pense aux autres communautés qui sont dans le besoin et qui bénéficieront aussi de cette aide. C’est une grâce de l’avoir, je ne sais pas comment je pourrais remercier HI », conclut Lucienne.


Ce projet de génie civil est déployé en République Centrafricaine dans les préfectures de la Ouaka, la Basse-Kotto, le Mbomou et le Haut-Mbomou. Il a débuté le 1er juillet 2023 et prendra fin le 30 septembre 2024. Il est financé par USAID/BHA et vise à améliorer la praticabilité de 80km de route grâce aux travaux de réhabilitation des points les plus critiques. HI estime que ce projet va pouvoir aider environ 400 000 personnes résidant dans la zone d’intervention et 20 organisations humanitaires actives dans la région.

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