Go to main content

Promouvoir la santé des communautés autochtones du Vénézuéla

partager

Droits | Prévention | Santé | Venezuela | PUBLIÉ LE 27 juin 2024
Trois visages d'enfants en gros plan, deux filles et un garçon. Ils sont assis par terre et regardent devant eux. En arrière-plan, on devine des adultes se tenant debout.

Session de sensibilisation aux gestes d’hygiène dans une communauté Huottuja en mars 2024. | © M. Campos / HI

Certaines communautés de l’État de l’Amazonas ont vécu des bouleversements de leurs modes de vie, avec des effets négatifs sur leur santé. HI se mobilise à leurs côtés pour améliorer leur accès aux soins.

Un changement de vie cause de nouvelles maladies

Portrait de Wesiyuma Angelito Hernández, qui défend les droits de sa communauté. © M. Campos / HIWesiyuma Angelito Hernández, 48 ans, est membre du peuple Ye'kwana. Il travaille depuis plus de 10 ans pour l'Organisation des peuples autochtones de l'Amazonie (ORPIA) dans le but de promouvoir l’unité, la défense du territoire et les droits humains au sein de sa communauté.

« Il y a un vrai besoin en santé ici, révèle Wesiyuma. Auparavant, nous étions des communautés très saines qui vivaient éloignées les unes des autres. Il y a quelques décennies, nous avons créé une grande communauté pour protéger notre culture et promouvoir l'autogestion. Nous avons quitté nos montagnes et les zones froides où nous vivions pour nous installer dans la savane, près de la rivière et des moustiques. C'est alors que sont apparues des maladies telles que la rougeole, le paludisme ou la varicelle. »

Or, pour certaines populations vivant dans des lieux reculés, l’accès aux soins n’est pas toujours garanti. Comme l’explique Wesiyuma : « Ma communauté se trouve à environ une journée de navigation sur le fleuve, suivie de deux journées de marche. C'est pourquoi il nous est si difficile de déplacer des patients ou de nous rendre à un rendez-vous médical. »

Promouvoir l’accès au soin et la prévention

Rogxana Pérez anime une session de sensibilisation dans un foyer pour personnes âgées. © M. Campos / HIPour répondre à ces enjeux, HI déploie depuis un an un projet qui permet de soutenir plus de 190 000 personnes au Vénézuéla et en Colombie. Dans l’état d’Amazonas, HI travaille avec les communautés Huottuja, Kurripaco, Warekenay Jivi et Piapoco à l’identification de leurs besoins. Leurs membres sont pleinement acteurs du projet, à l’instar de Wesiyuma qui aide HI à mettre en œuvre le projet.

Avec ce projet, HI améliore l’accès à des installations sanitaires sûres ainsi que la sécurité alimentaire. L’association déploie aussi des équipes de soutien psychosocial, pour ouvrir un espace de dialogue et d’écoute aux personnes et réunir les conditions nécessaires à une santé mentale positive.

« Les activités que nous développons sont mises en œuvre avec des volontaires issus des communautés, qui nous aident à traduire nos messages. Cela a des effets très positifs, en particulier pour les activités de soutien psychosocial, parce que les personnes sentent que la communication n'est pas un obstacle et qu'il y a quelqu'un près d'elles pour les écouter », souligne Rogxana Pérez, chargée de santé mentale et soutien psychosocial.

Par ailleurs, HI agit dans les secteurs de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, en réalisant des sessions de sensibilisation et de prévention sur la transmission des maladies, et en fournissant aux habitants des kits d’hygiène contenant entre autres des sous-vêtements, des protections hygiéniques réutilisables ou jetables, un peigne et du shampoing contre les poux, du savon, une brosse à dents et du dentifrice, etc.

Respecter les coutumes ancestrales

Toutes les activités sont menées dans le respect des connaissances ancestrales des communautés. Cette étroite collaboration a permis de développer les compétences des membres volontaires au sein de la population, lesquels forment à leur tour leurs pairs.

« Notre intervention a été nouvelle pour les peuples autochtones, car ils n'avaient encore jamais travaillé avec une approche centrée sur leurs croyances et leurs connaissances ancestrales. Mais pour nous, respecter leur vision du monde est essentiel, tout comme le fait de procéder à des consultations préalables et de travailler conjointement avec les leaders de chaque communauté », conclut Alejandro Rivas, chef du projet chez HI.

Plus d'actualités