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À Cuba, HI promeut une souveraineté alimentaire inclusive

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Inclusion | Prévention | Cuba | PUBLIÉ LE 12 août 2025
Un homme aux cheveux blancs, vêtu d'une chemine à carreaux et d'un chapeau, se tient au milieu de plants de grosses tomates vertes.

Ramón Malagón Pérez, 60 ans, cultive son potager depuis toujours. Il produit des légumes consommés par toute la communauté. | © L. Chaveco / HI

À Pinar del Río, le développement d’une agriculture urbaine, familiale et inclusive favorise l’autonomie et la résilience des communautés face aux catastrophes, tout en renforçant le lien social.

Soutien, réseaux et sensibilisation

Si le climat à Cuba est très propice à l’agriculture, l’île est aussi souvent frappée par des cyclones et des ouragans, comme en 2022 lorsque l’ouragan Ian a causé de gros dégâts dans la province de Pinar del Río, à l’ouest du pays. Pour aider les habitants à se relever, à reconstruire leurs ressources et à mieux anticiper les catastrophes, HI les accompagne en renforçant les réseaux communautaires d’aide et de soutien.

Ainsi, les liens tissés entre l'Association nationale des petits agriculteurs, l'Association cubaine des techniciens agricoles et forestiers et les propriétaires de terrains et de parcelles sont essentiels pour le développement d’une agriculture résistante aux catastrophes et qui assure des ressources pérennes aux habitants. Ramón Malagón Pérez et son épouse Lidia Martínez font partie de ce réseau, eux qui cultivent un potager dont ils tirent des aliments pour toute la famille.

« Chaque fois que l'on échange avec quelqu'un, on acquiert des connaissances, on partage ses idées et on grandit ensemble. C'est vraiment une force de pouvoir compter sur ce soutien. »

Ramón travaille avec une école de Consolación del Sur, à Pinar del Río, où les élèves se délectent de ses productions : « Tous les condiments utilisés pour la cuisine de l'école proviennent d'ici. » Le reste de la récolte est destiné à la communauté et à tous ceux qui vivent dans les environs et viennent s’approvisionner en légumes.

Suivre les rythmes de la terre

Passionné par l’agriculture, Ramón a étudié l'agronomie et se pose en fervent défenseur de l’agroécologie. Il connaît et promeut les récoltes généreuses obtenues en respectant les périodes et le rythme des saisons.

« J’ai toujours cultivé une parcelle de terre car j'aime voir pousser les légumes et les déguster ensuite à table. La plus belle chose au monde, c'est de se demander ce qu'on va manger, de sortir dans son jardin et de cueillir de la laitue, des tomates, du chou, tout frais, et de se préparer une salade. J'adore voir la diversité dans mon assiette, » raconte Ramón Malagón Pérez.

« Vous voyez cette tomate là-bas ? », demande-t-il en pointant un champ enchevêtré de tuteurs. « Vous voyez sa taille ? Elle n'a jamais été traitée avec des produits chimiques. Il faut trouver la bonne période pour chaque culture et alors même avec très peu de ressources, on obtient une bonne récolte. Lorsque vous avez une grande diversité de cultures et qu’un écosystème naturel se crée, les parasites se contrôlent les uns les autres et il n'est pas nécessaire d’utiliser de produits. »

Pour Ramón et Lidia, l'agroécologie n'est pas qu’un processus ou une méthode de culture, c’est un mode de vie. « C'est pour moi la certitude que je mange des aliments qui ne me feront pas de mal, ni à moi ni à ma famille, » confie Ramón. Le couple s’est donné pour mission d'aider ceux qui se lancent dans une expérience similaire pour la première fois : « Nous les aidons, nous leur expliquons chaque technique, chaque pratique ; leur réussite nous remplit de joie », assure Ramón.

Le projet « Communautés inclusives et résilientes » transforme l'agriculture urbaine et familiale à Pinar del Río et accompagne 200 familles touchées par l’ouragan Ian en 2022. Grâce à la diversité, à l'innovation et à l'autogestion, les potagers et les jardins familiaux produisent non seulement des aliments frais et sains, mais favorisent également l'autonomie et la résilience communautaire. En combinant cultures variées, élevage et pratiques durables, ce projet promeut la souveraineté alimentaire et contribue à bâtir un avenir plus inclusif, avec la participation des femmes et des personnes handicapées.

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