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Panser les blessures physiques et émotionnelles laissées par le séisme en Afghanistan

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Réadaptation | Santé | Urgence | Afghanistan | PUBLIÉ LE 1er décembre 2025
Sous une tente en toile, un groupe d'hommes est assis en cercle sur des nattes et des bancs. Ils discutent avec un homme portant une jaquette floquée HI.

Rencontre entre des habitants et les équipes de HI dans la région de Kunar, durement touchée par le séisme du 31 août 2025. | © HI

Dans les jours qui ont suivi le séisme du 31 août, HI a déployé ses équipes de kinésithérapeutes et de spécialistes en santé mentale pour apporter des premiers secours aux rescapés.

La province de Kunar, à l’est de l’Afghanistan, a été directement frappée par le séisme de magnitude 6,0 du 31 août 2025. De nombreuses personnes vivant dans des villages de montagne très isolés ont perdu des proches et enduré de plein fouet le stress intense causé par la catastrophe et ses conséquences. Pour les aider à se remettre, HI a dépêché sur place deux kinésithérapeutes et deux spécialistes en santé mentale, hommes et femmes, pour les soulager et leur prodiguer les soins nécessaires.

Un spectacle déchirant

Abd Hanan Safi, fermier du village de Patan, a été durement touché par la catastrophe : « Lorsque le séisme s'est produit, j'étais chez moi. Je dormais dehors alors que le reste de ma famille était à l'intérieur de la maison. Dès que les secousses ont commencé, j'ai bondi et j'ai couru pour évacuer mes enfants. Trois d’entre eux ont pu sortir mais deux sont restés à l’intérieur. Soudain, leur chambre s'est effondrée et ils se sont retrouvés coincés sous les décombres. C’était terrible, j’ai cru qu'ils avaient été tués ! »

« Dès que la terre a cessé de tremblé, ma femme et moi nous nous sommes précipités pour les sortir de là. Ils étaient en vie – quel soulagement ! Mais ils étaient gravement blessés et nous les avons emmenés à la clinique la plus proche. À notre arrivée, un spectacle déchirant nous attendait : de nombreuses personnes avaient été tuées ou blessées. »

« Les médecins ont immédiatement commencé à soigner mes enfants. Nous y sommes restés jusqu'au lendemain après-midi pour veiller sur eux. »

Soigner les blessures et les traumatismes

« Le séisme nous a laissés complètement démunis : nous avons dépensé toutes nos économies pour payer les soins des enfants et notre maison s’est effondrée. Nous n’avons plus d’endroit pour vivre, ni abri, ni nourriture, alors que l’hiver approche à grands pas. Ma femme a été profondément affectée : aujourd’hui encore, elle ne se sent pas bien et manifeste une profonde détresse émotionnelle. »

« Depuis le tremblement de terre, elle est très angoissée par l’avenir. Le traumatisme rend difficile l’accomplissement de certaines tâches quotidiennes comme la cuisine. J'ai moi-même été blessé pendant l'évacuation. En sauvant mes enfants, je me suis cogné contre un mur, ce qui a déclenché des douleurs intenses dans mon dos et à ma main. Les jours qui ont suivi, je pouvais à peine marcher. »

Une équipe de kinésithérapeutes et de spécialistes en santé mentale de HI est arrivée dans le village dans les jours qui ont suivi le séisme. « La plupart des rescapés présentaient de nombreuses blessures à la tête, à la poitrine et aux jambes, » explique Abdul Wasi, kinésithérapeute de HI dépêché à Patan après le séisme. « Comme la plupart des maisons de la région sont construites en boue et en bois, beaucoup se sont complètement effondrées, causant de graves blessures voire la mort des personnes qui se trouvaient à l'intérieur. De plus, nombre de survivants avaient des traumatismes psychologiques, causés par la perte d'êtres chers. Nous avons observé des cas de troubles du sommeil et des crises d’angoisse, certaines personnes éclataient soudainement en sanglots ou restaient prostrées, tristes et stressées. »

« Quand je leur ai parlé de mes douleurs, » reprend Abd Hanan Safi, « ils m'ont appris quelques exercices et m'ont fourni une aide à la mobilité pour m’aider à marcher. Dès le lendemain matin, je me sentais beaucoup mieux. Grâce à leurs visites régulières et à leur soutien sans faille, mes douleurs ont considérablement diminué et aujourd’hui je me sens à nouveau en bonne santé. »

Se tourner vers l’avenir

« Le soutien apporté par l'équipe de HI a été comme une bouffée d'oxygène pour nous : il nous a redonné vie et espoir. Ils nous ont traité avec beaucoup de soin et d’empathie, nous ont apporté un soutien psychologique, de précieux conseils et des encouragements qui nous ont aidés à rester forts. Leur aide a apaisé notre douleur physique et a également réconforté nos esprits et nos cœurs, » Abd Hanan Safi.

« Maintenant, il nous faut nous tourner vers l’avenir, continue-t-il. Je prévois de travailler dur, d'économiser de l'argent et de reconstruire notre maison. Je veux également m'assurer que mes enfants puissent retourner à l'école et être là au quotidien pour ma femme, pour l’aider à se remettre. »

HI a déployé une partie de son équipe nationale, quatre personnes, deux kinésithérapeutes et deux personnes spécialisées en santé mentale (à chaque fois, un homme et une femme) pour apporter un soutien en réadaptation et des premiers secours psychologiques aux sinistrés vivant dans des zones reculées de la province de Kunar. Au 31 octobre, ces activités avaient déjà permis d'aider plus de 650 personnes en réadaptation ainsi qu’en santé mentale et soutien psychosocial. HI a également donné 2 500 bâches au Norwegian Afghanistan Committee, afin qu’elles soient distribuées aux rescapés du séisme, de même que près de 200 tentes et 500 kits de produits d’urgence pour faire face au froid remis au Norwegian Refugee Council.

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