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Les civils, victimes des combats puis des restes explosifs

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Réadaptation | Réduction de la violence armée | Urgence | Yémen | PUBLIÉ LE 13 mars 2019
La ville de Sana'a lourdement endommagée par les bombardements

La ville de Sana'a lourdement endommagée par les bombardements | © ISNA Agency / HI

Au Yémen, l’utilisation massive des armes explosives laissent une contamination qui, après les combats, ajoute un danger supplémentaire pour les civils.

Un conflit asymétrique

Au Yémen, nous sommes face à un conflit asymétrique, type de conflit que nous retrouvons dans plusieurs pays (Syrie, Irak, etc.) : d’un côté, une armée sophistiquée - la coalition internationale menée par l’Arabie saoudite - qui mène des bombardements massifs, aveugles, souvent en zones urbaines. De l’autre, une guérilla menée par les Houthis marquée entre autre par l’utilisation des mines, l’arme du pauvre. Au milieu, les civils paient le prix fort : 90 % des victimes des armes explosives sont des civils.

 

Des bombardements massifs

Les combats ont principalement lieu en milieu urbain ; les civils sont victimes de très nombreuses attaques indiscriminées. Conséquences : des déplacements de populations qui fuient en masse les combats, une économie locale exsangue, des services de base qui ne sont plus assurés… Le Yémen est plongé dans le chaos.

50 % des infrastructures de santé ne sont plus en état de fonctionner, ce qui complique considérablement l’accès aux soins et engorge les hôpitaux restants. Alors même que les besoins médicaux sont immenses !

 

Une contamination record

Les bombardements et l’utilisation des mines ont engendré une forte contamination, notamment dans l’Ouest du pays. C’est un véritable fléau pour les habitants. Le Yémen est aujourd’hui un des pays les plus contaminés au monde.

Cette contamination est une menace permanente pour les habitants. La présence de restes explosifs et de mines confisque des terrains entiers : telle personne ne pourra plus cultiver son champ à cause de la présence de bombes, telle route devient inutilisable à cause des mines, telle école n’est plus accessible...

 

Un héritage à long terme

Cette contamination est complexe et extrêmement diverse : des observateurs ont trouvé des vieilles mines de fabrication belge, chinoise ou d’Allemagne de l’Est, des mines artisanales, parfois produites en série, des restes de missiles, d’obus et des sous-munitions… Limpact pour la population locale est catastrophique. Une fois le conflit terminé, elle rendra nécessaire des opérations de déminage qui seront longues et compliquées, dans des zones urbaines à reconstruire, sous des gravats... Ce sera un frein terrible à la reconstruction et à la restauration économique du pays… Le Yémen va souffrir de cet héritage de mort pendant des décennies.

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