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Hatem se bat pour reconstruire sa vie brisée

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Réadaptation | Réduction de la violence armée | Syrie | PUBLIÉ LE 13 août 2025
Hatem dans la rue

Hatem dans la rue | © HI

Hatem fait partie des milliers de personnes dont la vie a été bouleversée par la guerre en Syrie. Blessé, amputé, déplacé, il lutte pour se reconstruire.

Blessé par une frappe aérienne

Je m’appelle Hatem. J’ai 38 ans. Je suis marié et père de trois enfants. En août 2019, j’ai dû quitter ma maison à Idleb, une grande ville du nord-ouest de la Syrie, à cause des bombardements et des pilonnages incessants.

J’ai été grièvement blessé lors d’une frappe aérienne. On a dû m’amputer la jambe. J’ai également été blessé à mon autre jambe et au bras. Je ne pouvais plus circuler dans la rue, non seulement à cause du danger, mais aussi en raison de mon état de santé et par peur pour la sécurité de mes enfants.

Aujourd’hui, je vis dans un camp à Bab Al Hawa, près de la frontière avec la Turquie. C’est une région montagneuse, où le moindre déplacement est un défi. Je me déplace avec des béquilles, mais je dois être extrêmement prudent pour ne pas tomber. Il y a des pierres, des chemins irréguliers et des pentes abruptes partout. Chaque pas est un défi.

Accès aux services de santé

Le centre de santé le plus proche se trouve à 12 kilomètres. S’y rendre n’est pas facile. J’ai besoin que quelqu’un m’accompagne ou je dois louer une voiture, ce qui dépasse souvent mes moyens. Et même lorsque j’arrive à aller au centre, rien ne garantit que je trouverai les béquilles, le matériel médical ou les médicaments dont j’ai besoin.

Sans mes béquilles, je ne peux ni me déplacer, ni vivre. Je ne me sens pas en sécurité dans le camp : un faux pas et je peux tomber. Tout est loin : les services de santé, les magasins, les produits de première nécessité. Mes besoins les plus urgents sont des béquilles et des prothèses et orthèses adaptées, pour pouvoir me déplacer en toute sécurité et de manière autonome.

Aucune source de revenu

Avant la guerre, j’avais mon propre supermarché. J’étais indépendant et je pouvais subvenir aux besoins de ma famille. Aujourd’hui, j’essaie de trouver n’importe quelle source de revenu pour soutenir ma femme et mes enfants. C’est l’une des choses les plus difficiles : perdre non seulement sa mobilité, mais aussi sa capacité à subvenir aux besoins des siens.

Si j’en avais la possibilité, je retournerais chez moi et dans ma communauté dès aujourd’hui. Mais ma maison est complètement détruite. Et pire encore, la zone est contaminée. J’ai peur pour mes enfants : ils pourraient tomber sur des restes explosifs de guerre. Je ne peux pas prendre ce risque.

Pourtant, je garde l’espoir qu’un jour, je pourrai tout reconstruire. Que je pourrai vivre en sécurité, subvenir de nouveau aux besoins de ma famille et mener une vie digne.

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