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De réelles améliorations dans l’accès à l’éducation pour les enfants handicapés

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Droits | Inclusion | Niger | PUBLIÉ LE 2 août 2024
Portrait en gros plan d'un homme en t-shirt bleu floqué HI qui se tient à côté d'un garçon portant une veste rose. Tous deux sourient à la caméra.

Alio Assoumane (à gauche), chargé de volet éducation inclusive à Maradi au Niger. Il est accompagné sur cette photo de Mahamadou Abdoulaye, un enfant handicapé accompagné par le projet d’éducation inclusive à Maradi. | © J. Labeur / HI

Alio Assoumane travaille dans l'éducation inclusive au Niger. Il témoigne du contexte national et des efforts fournis pour promouvoir l'inclusion des enfants handicapés à l'école.

Alio Assoumane, 50 ans, travaille depuis 4 ans chez HI en tant que chargé de volet éducation inclusive à Maradi, au Niger. Passionné d’éducation depuis son jeune âge, il a travaillé dans ce domaine durant toute sa carrière. En effet, Alio a d’abord été enseignant du primaire pendant une dizaine d’années, avant de se spécialiser en sociologie de l’éducation pour devenir formateur d’enseignants à l’école normale des instituteurs de Maradi. Une expérience professionnelle et une expertise qui nourrissent aujourd’hui son travail chez HI.

Un contexte difficile pour les élèves handicapés

Ces dernières années, le contexte sécuritaire s’est dégradé dans la région de Maradi, au sud du Niger, ce qui a de lourdes conséquences sur le secteur de l'éducation. De nombreuses écoles ont dû fermer leurs portes en raison de préoccupations liées à la sécurité et aux déplacements de populations. Parallèlement, de multiples réformes ont été introduites dans le secteur avec une adaptation parfois difficile pour les enseignants et les parents d’élèves.

À ce contexte s’ajoutent des défis supplémentaires pour les enfants handicapés, qui doivent faire face à de nombreux préjugés, ancrés au sein de la communauté et, parfois, dans le corps enseignant. Lorsqu’il était enseignant, Alio a été témoin de discriminations systématiques de la part de certains de ses collègues lors de l'inscription d’enfants handicapés à l'école. En effet, faute de formation sur les pratiques pédagogiques inclusives, ces derniers percevaient la présence d’élèves handicapés dans leur classe comme une charge supplémentaire.

« Le poids de la tradition est tel que les enfants handicapés sont très peu scolarisés. Avant le démarrage du projet d’éducation inclusive à Maradi en 2017, parler de l'éducation d'un enfant handicapé relevait presque du « miracle ». Beaucoup de personnes considéraient que les enfants handicapés n’avaient pas leur place à l’école. Dieu merci, aujourd’hui nous constatons une réelle évolution », se réjouit Alio.

Des améliorations dans l’environnement pédagogique

Depuis quelques années, une réforme curriculaire initiée par le Niger a intégré la question du handicap à la formation des enseignants : les jeunes enseignants disposent désormais de compétences spécifiques pour répondre aux besoins d’apprentissage des enfants handicapés.

Alio constate également que l'État a entrepris des actions pour améliorer l'inclusion dans les infrastructures scolaires, en intégrant des rampes d'accès dès les prémisses des projets de construction. Toutefois, des investissements financiers beaucoup plus importants restent nécessaires pour permettre à un nombre croissant d'enfants handicapés d'accéder à l'éducation.

« Il y a des obstacles qui n’émanent pas des enfants, mais bien de barrières institutionnelles, médicales ou financières. Se procurer du matériel pédagogique spécifique pour répondre aux besoins d'un enfant handicapé constitue souvent un défi. Ce matériel n'est pas ou trop peu disponible sur le marché local. Le financement dans ce domaine est nettement insuffisant », explique Alio.

Le regard de la société évolue

Alio observe une évolution dans l'attitude de la communauté à l'égard des enfants handicapés. Alio note également avec joie un changement de comportement chez les parents d'enfants handicapés, qui sont désormais moteurs dans l’inscription de leurs enfants à l'école. C’est notamment le fruit des vastes campagnes de sensibilisation menées par HI, à travers de grands médias comme la télévision, la radio ou sur les réseaux sociaux, ainsi que des rencontres récréatives organisées entre les enfants handicapés et non handicapés.

« Les enfants handicapés sont désormais très bien intégrés dans leurs classes. Ils sont accueillis aussi bien par leurs pairs que par toute la communauté éducative. »

Un parcours jalonné de rencontres

Parmi les nombreux enfants handicapés qu’il a accompagnés, Alio se souvient en particulier de Mahamadou Abdoulaye, un enfant né avec une maladie rare, communément appelée le nanisme. Le contexte dans lequel Mahamadou a évolué n’était pas facile. Son physique faisait peur aux autres enfants, parfois même aux enseignants. Avec l’appui de HI et grâce aux actions de sensibilisation, Mahamadou est aujourd’hui accepté à la fois par son entourage et par les élèves. Il est devenu l’ami de tous ses camarades, qui n’ont plus peur de lui.

« J’ai été beaucoup marqué par la façon dont Mahamadou se débat pour surmonter les barrières qui se dressent sur son chemin. Cela constitue une source de motivation pour moi. Or, il y a encore beaucoup d’efforts à fournir pour que tous les enfants handicapés aient accès à leur droit : le droit à l’éducation. »


Le projet d’éducation inclusive de HI est déployé dans trois régions du Niger (Niamey, Maradi et Tahoua). Depuis son déploiement en 2017 à Maradi, le projet a permis de doter plus de 80 écoles en matériel pédagogique et didactique adapté, d’identifier près de 5 000 enfants handicapés pour un accompagnement personnalisé et de former près de 600 enseignants en éducation inclusive, langue des signes et braille. Par ailleurs, 380 parents ont été informés sur la surdité et initiés à la langue des signes et près de 50 000 parents et membres de la communauté ont été sensibilisés et formés au handicap et à l’éducation inclusive. De plus, 260 acteurs des services publics et du monde professionnel ont été sensibilisés à l’accueil des personnes handicapées. Enfin, 35 conseillers pédagogiques ont été formés et 200 jeunes handicapés ont bénéficié d’une formation professionnelle adaptée.

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