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« C’est un droit pour tous, même pour les personnes handicapées »

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Prévention | Santé | Soudan du Sud | PUBLIÉ LE 8 novembre 2023
Une femme se tient devant un immeuble.

Octobre 2023, Juba au Soudan du Sud. Asunta Adut près des bureaux de HI dans la capitale du pays. | © B. Bringi / HI

Les personnes handicapées sont trop souvent tenues à l’écart lorsqu’il s’agit de connaître leurs droits en matière de santé sexuelle. Grâce à HI et au projet WISH, Asunta a gagné en indépendance.

Asunta Adut a 21 ans, depuis quelques mois elle étudie à l’Université Internationale des États-Unis d'Afrique, à Nairobi au Kenya. Elle est en contact avec HI dans le cadre du projet WISH depuis 2021. Asunta est handicapée de la main droite depuis qu’elle s’est fait mordre par un serpent lorsqu’elle était plus jeune. Aujourd’hui, elle raconte comment le projet WISH a ouvert le dialogue et amélioré l’accès à l’information et aux services de planning familial dans sa communauté.

Un projet pour promouvoir la santé sexuelle et reproductive

Lorsque j'ai entendu parler de ce projet, qui portait sur la santé sexuelle et reproductive des personnes handicapées, j'ai été très étonnée et curieuse. J’avais très envie d'en savoir plus sur mes droits et sur la manière dont je pouvais aider d'autres personnes sur le sujet !
Les femmes de ma communauté doivent prendre des mesures en matière de santé sexuelle et reproductive, elles doivent s’exprimer pour toute la communauté et ne pas oublier cette problématique, même lorsque le projet n’existera plus.

Il a été très important pour moi de participer aux événements organisés par HI. Ce projet éduque réellement les femmes, jeunes et moins jeunes, sur la santé sexuelle et reproductive et les enjeux du planning familial. C’est un droit pour tous et toutes, même pour les personnes handicapées !

J’ai beaucoup appris grâce à WISH, les activités m’ont permis de faire savoir aux gens que j'ai droit à des services de santé sexuelle et reproductive comme n'importe qui d'autre. Pour aller plus loin, les ateliers et formations peuvent être traduits en braille et en langues des signes pour agrandir le public et sensibiliser plus de monde encore.
Ce projet permet vraiment de franchir certaines barrières et de dépasser les constructions sociales !

Les obstacles sont quotidiens lorsque l’on est une femme handicapée

Les femmes et les filles de ma communauté sont toujours confrontées à un grand manque d’information à propos de la santé sexuelle et reproductive. C’est encore plus vrai lorsque l’on est handicapée ! Moi j'ai eu la chance d’avoir accès à certaines ressources sur la santé sexuelle et reproductive, mais certains de mes amis qui étaient au Sud-Soudan n’en avait jamais entendu parler et n’avait aucune information.

Les normes sociales sont encore très présentes sur ces sujets, et la perception de ces droits est très négative à l’égard des personnes handicapées. Les gens estiment que le handicap est un problème médical sur lequel la personne handicapée doit se concentrer et qu'elle ne doit pas s'impliquer dans d'autres domaines, comme la santé sexuelle et reproductive.

Ma famille proche me considérait comme n'importe quel autre enfant, mais certains membres de mon entourage me considéraient comme une personne malade, certains m’appelaient même « tombe ouverte », pour signifier que j’étais à moitié morte mais pas encore enterrée.

Personnellement, le plus grand défi auquel j'ai dû faire face dans ma région était les nombreuses propositions de mariage des hommes âgés pour que j'éduque leurs enfants. D’après eux, et d’autres membres de la communauté, les hommes jeunes ne pouvaient pas m'aimer ni me traiter correctement en raison de mon handicap.

Ce que je veux, c’est continuer d’aider les personnes qui en ont besoin

Aujourd’hui, je suis mieux informée sur les droits en matière de santé sexuelle et reproductive et je sais maintenant où obtenir des services de planning familial.

Je me sens bien, soulagée, heureuse et indépendante, car je sais ce que je peux faire en cas de problèmes.

En parallèle de mes études, je travaille comme facilitatrice en faveur de l'inclusion des personnes handicapées au sein d’une ONG autrichienne. Au quotidien, je plaide pour l'inclusion des personnes handicapées dans les politiques gouvernementales, les organisations et les entreprises. Nous devons poursuivre les actions de sensibilisation et de plaidoyer et continuer de former les communautés à l’importance de la santé et des droits sexuels des personnes handicapées.

J'ai l'intention de continuer à éduquer les gens sur la santé sexuelle et reproductive, je veux aussi aider à mon échelle. Plus tard, j’aimerais que des projets identiques à WISH voient de nouveau le jour pour continuer cette action et l’étendre à d’autres communautés et États.

Le projet WISH est financé par la FCDO par l'intermédiaire de l'IPPF, il repose sur une approche globale et intégrée de la planification familiale et de la santé et des droits sexuels et reproductifs. WISH donne la priorité aux femmes et aux filles, en particulier les jeunes de moins de 20 ans, les personnes pauvres et marginalisées. HI est un partenaire de mise en œuvre du projet WISH2ACTION et est responsable de l'inclusion des personnes handicapées dans six des 16 pays que compte le projet (Ouganda, Éthiopie, Sud-Soudan, Pakistan, Bangladesh et Madagascar).
Depuis 2018 : 5 678 personnes ont été sensibilisées à l'accès à l'information et aux services de santé, 400 000 personnes ont bénéficié de messages clés par le biais d'émissions radiophoniques, 356 prestataires de services de santé ont été formés aux services de santé et de droits sexuels et reproductifs inclusifs, 279 membres d'Organisation de Personnes Handicapées (OPH) ont été formés aux services de santé sexuelle et reproductive et aux droits afférents et 325 exemplaires de matériel inclusif ont été produits et diffusés dans les OPH et les établissements de santé, et des jingles ont été diffusés sur plusieurs radio.

 

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