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Au Kenya, les entrepreneurs handicapés de Kakuma font bouger les lignes

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Inclusion | Kenya | PUBLIÉ LE 26 juin 2024
Un homme est assis dans un tricylcle. Il est dans une rue, et derrière lui on devine une maison en tôle. Il sourit à la caméra.

David Bigirimana, micro-entrepreneur vivant dans le camp de réfugiés de Kakuma au Kenya. | © HI

Le contexte n’est pas toujours favorable aux personnes handicapées qui veulent se lancer dans une activité commerciale. HI œuvre à leurs côtés pour rendre le paysage professionnel plus inclusif.

Les personnes handicapées du camp de réfugiés de Kakuma, du campement de Kalobeyei et des communautés d’accueil alentours sont confrontées à de nombreux défis lorsqu’elles souhaitent lancer un commerce et le faire prospérer. Pour rendre l’environnement plus inclusif, HI accompagne 75 micro-entrepreneurs ainsi que les institutions publiques et privées du pays, afin de promouvoir davantage les initiatives portées par les personnes handicapées.

La volonté de réussir

Pour aider les personnes handicapées à lancer leur projet commercial et à le faire fructifier, HI leur propose un accompagnement sur mesure, comprenant des formations et l’aménagement de leur environnement de travail. C’est le cas par exemple de David Bigirimana, micro-entrepreneur de 43 ans vivant dans le camp de réfugié de Kakuma, qui a ouvert un magasin. Il témoigne :

« Avant, ma vie était difficile. J’avais ouvert mon magasin et je vendais des produits, sans tenir les comptes. Quand ma famille avait besoin de nourriture, je me servais simplement dans les stocks. J’ai fini par me rendre compte que je ne faisais pas de profit. Depuis que j’ai rejoint le projet, tout est mieux organisé ; maintenant, je dégage des bénéfices, ce qui m’a permis d’ouvrir un deuxième magasin. »

Pour accompagner les micro-entrepreneurs dans leur quotidien, HI leur propose des formations permettant d’acquérir les compétences nécessaires à la gestion d’une entreprise : comptabilité, gestion de l’inventaire, relations clients et promotion des produits.

« Grâce aux formations, nous avons eu la chance de rencontrer des cheffes et chefs d’entreprise travaillant dans d’autres secteurs, ce qui nous a permis d’échanger sur les défis que nous rencontrons et comment nous pouvons les surmonter. De plus, HI fournit des équipements sur mesure, adaptés au handicap des personnes, ce qui permet d’améliorer significativement leur capacité à mener à bien leurs affaires », raconte David Bigirimana.

David Bigirimana a un handicap physique et marcher est pour lui un véritable défi. Aussi, pour se rendre au marché où il acquiert les produits de son magasin, il doit utiliser un tricycle, ce qui est très fatigant.

« Mais ce n’est pas le seul défi que je rencontre au quotidien : le vrai obstacle ce sont les préjugés de la société vis-à-vis des entrepreneurs handicapés et de leurs capacités. »

Changer la société pour la rendre inclusive

Un entrepreneur handicapé dans son magasin au Kenya. © HIHI travaille avec l’ensemble des acteurs du monde professionnel pour rendre l’environnement plus inclusif, plus favorable aux initiatives portées par les personnes handicapées. En effet, nombre de barrières physiques et sociales ne peuvent être levées qu’avec le concours de toute la société.

« Le projet a eu des effets positifs au-delà des formations : nous avons renforcé les liens entre les micro-entrepreneurs et les institutions financières, ainsi que les institutions publiques et privées. Nous avons aussi formé ces institutions à l’inclusion et au handicap, pour les encourager à ouvrir les marchés publics à des entreprises portées par des personnes handicapées », explique Kelvin Andati, chargé d’inclusion économique chez HI et responsable du projet.

HI mène aussi des actions de plaidoyer, pour sensibiliser aux droits des personnes handicapées et les faire respecter. Pour ce faire, l’association travaille main dans la main avec des organisations de personnes handicapées issues des populations de réfugiés et des communautés d’accueil.

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