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« Maintenant, elle touche à tout. Elle me fait même peur parfois ! »

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Inclusion | Réadaptation | Tchad | PUBLIÉ LE 31 août 2023
Sophie avec sa fille, Mireille dans la salle de thérapie de stimulation

Sophie avec sa fille, Mireille dans la salle de thérapie de stimulation | © HI

Mireille est un bébé de 2 ans avec un handicap mental. Sévèrement malnutrie, elle a été prise en charge par HI.

Seule avec 6 enfants

Mireille vient de finir sa septième et dernière séance de thérapie de stimulation. La petite fille vit avec un handicap mental. Sa maman, Sophie, âgée d’une trentaine d’années, assume seule la charge de toute la famille, son mari étant loin pour finir ses études.

Pour nourrir les 6 enfants dont elle a la charge - soit ses 4 enfants et deux petits frères qu’elle a récupérés de ses parents après le décès de son père - Sophie tient un petit commerce devant la maison. Mais c’est bien insuffisant pour nourrir tout ce petit monde.

Comme Mireille, beaucoup d’enfants sont suivis à l’unité nutritionnelle ambulatoire de l’hôpital Notre-Dame-des-Apôtres à N’Djamena, où ils reçoivent de la part d’Unicef des rations de plumpy nut– des barres alimentaires formulées pour la réhabilitation nutritionnelle des enfants et des adultes souffrant de malnutrition sévère.

En complément, HI propose des séances de thérapie de stimulation aux enfants malnutris. La thérapie comporte 7 séances pour stimuler les capacités psychomotrices des enfants qui ont été sévèrement affectés par la malnutrition.

Sophie nous raconte les premières séances avec la kinésithérapeute de HI, Angeline :

« Au début, Mireille pleurait. Elle avait peur. Elle ne voulait même pas entrer dans la salle. Angeline a été très patiente. Elle l’a rassurée. Maintenant, Mireille est joyeuse dès qu’elle voit la salle, elle s’y précipite et elle peut jouer sans s’arrêter. Avant, ma fille marchait difficilement, elle tenait à peine debout, et elle était très réservée. Maintenant, elle touche à tout, elle me fait même peur parfois. Dès qu’elle trouve quelque chose, elle le ramasse et elle joue avec. Elle ne parle pas encore mais je pense que ça va venir. Je suis très fière des progrès de ma fille. »

L’importance de jouer

Jouer est très important pour le développement psychomoteur des enfants. Sophie trouve tant bien que mal un peu de temps à consacrer à sa fille, le soir ou le matin, malgré les tâches ménagères et son commerce.

La relation avec Mireille a beaucoup changé. Il y a un plus grand attachement, sûrement dû aux temps de jeux passés entre la mère et la fille qui ont renforcé les liens :

« Maintenant, elle pleure quand je quitte la maison. Avec ses frères et sœurs, la relation a changé aussi, elle est moins timide et veut toujours jouer avec eux. »

La thérapie de stimulation

La malnutrition sévère retarde la croissance et le développement des nourrissons. Ces retards de développement peuvent entraîner des handicaps irréversibles s'ils ne sont pas traités.

La thérapie de stimulation qui arrive en complément d’une aide alimentaire d’urgence est un ensemble d’activités qui stimulent les capacités motrices et le développement cognitif en faisant participer l'enfant avec des jouets et en lui accordant une attention individuelle.

Chaque activité joue un rôle spécifique dans le développement : tenir un jouet au-dessus de sa tête l'aidera à s'entraîner à tendre le bras. Dessiner avec des stylos et des crayons lui permettra d'améliorer sa préhension. Des actions simples, comme taper dans un ballon ou pousser une voiture en plastique, contribuent à développer ses mouvements, ses interactions et ses réflexes.

La famine frappe les familles tchadiennes

En juin 2022, Le Tchad, troisième pays le moins développé au monde selon l’ONU, a déclaré « l’urgence alimentaire » du fait de la « détérioration constante de la situation nutritionnelle ». Selon l’ONU, 5,5 millions de Tchadiens, soit plus du tiers de la population, avaient besoin d’une « aide humanitaire d’urgence » en 2021. Une situation qui s’est aggravée avec la guerre en Ukraine et son impact sur le commerce mondiale des céréales.

Le projet est soutenu par le ministère des Affaires étrangères du gouvernement fédéral allemand jusqu’à juin 2024.

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