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« J’aime accompagner les gens à retrouver une vie digne et heureuse »

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Réadaptation | Cambodge | PUBLIÉ LE 8 avril 2024
Raksmeymutta accompagne Kuy Navy, une patiente suivie au centre de Kampong Cham après avoir été amputée suite à l’explosion d’une mine.

Raksmeymutta accompagne Kuy Navy, une patiente suivie au centre de Kampong Cham après avoir été amputée suite à l’explosion d’une mine. | © T. Mayer / HI

Raksmeymutta Nguon est cheffe de projet réadaptation chez HI, au centre de Kampong Cham, au Cambodge. L’amélioration de la qualité de vie et l’inclusion sont les moteurs de son engagement quotidien.

Combien de main a-t-elle tenue, fermement, pour monter et descendre les marches du centre ? Combien de corps a-t-elle soutenu sur les barres parallèles ? Combien de mots d’encouragement ? Combien de prothèses ajustées à genoux ?

une petite fille s'apprête à marcher, avec sa prothèse, qui vient d'être ajustée par Raksmeymutta qui est à genoux derrière elle.« Grâce à mon travail, je peux aider de nombreuses personnes à retrouver une vie digne et heureuse, car la réadaptation joue un rôle très important. Elle contribue à améliorer la qualité de vie et à promouvoir l'inclusion et je suis fière d’y participer personnellement. »

Du haut de ses 24 ans, Raksmeymutta Nguon est une jeune professionnelle originaire de Phnom Penh, déterminée à faire de la réadaptation de ses patients un pas de plus vers le confort et l’autonomie. Après avoir commencé comme orthoprothésiste, celle que tout le monde appelle Mutta est désormais cheffe de projet réadaptation. Cela fait maintenant trois ans qu’elle exerce au sein du centre de Kampong Cham :

« Les premiers bénéficiaires de notre centre de réadaptation ont été les victimes de mines, mais au fur et à mesure que notre pays est décontaminé, ces victimes se font heureusement de plus en plus rares. Aujourd’hui nous recevons principalement des personnes handicapées suite à un accident de la route, des problèmes de santé comme les AVC ou des retards de développement dès la naissance », détaille la cheffe de projet.

Parmi les bénéficiaires, qu’elle suit, une rencontre l’a particulièrement marqué. Raksmeymutta se souvient d’une mère et sa fille, arrivées au centre de réadaptation après avoir été victimes du même accident de la route. Toutes les deux avaient dû être amputées de la jambe et étaient désespérées à l’idée de ne plus jamais pouvoir remarcher normalement.

Rakseymutta tient les deux mains d'une petite fille avec une prothèse pour 'laider à marcher« Rien n’est comparable à l’amour qu’une mère porte à sa fille. Je me souviens que quelques soient la douleur et la peur qu’elle ressentait, la maman gardait le sourire et continuait de motiver sa fille pour qu’elle reste positive. »

C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle se rappelle avoir ajusté leurs toutes premières prothèses et garde encore précieusement leurs photos dans son téléphone portable.

« Grâce à cette prothèse et au suivi en réadaptation qu’on leur fournissait, elles ont pu recommencer à vivre de manière autonome avec l’espoir de mieux s’intégrer dans la société. La mère a créé une petite entreprise à la maison et la fille est retournée à l'école. La mère m'a dit : "Merci beaucoup HI de nous avoir ramenées à la vie, ma fille et moi, vous nous avez sauvé la vie". J'ai été bouleversée par leur gratitude envers mes collègues et moi. »

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