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Six choses à savoir sur la réduction des risques de catastrophe chez HI

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Prévention | Protection | International | PUBLIÉ LE 13 octobre 2023
En réponse aux cyclones intenses consécutifs qui ont dévasté les communautés à Madagascar, HI a distribué des kits ménagers, des kits d'hygiène, des kits de dignité et de l'argent liquide à 1 024 ménages, en ciblant les personnes handicapées et les personnes vulnérables.

En réponse aux cyclones intenses consécutifs qui ont dévasté les communautés à Madagascar, HI a distribué des kits ménagers, des kits d'hygiène, des kits de dignité et de l'argent liquide à 1 024 ménages, en ciblant les personnes handicapées et les person | © H. Andrianjatovo / HI

Focus à l'occasion de la Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe, le 13 octobre.

De quoi parle-t-on exactement ?

Œuvrer pour la réduction des risques de catastrophe, c’est partir du principe que les pertes humaines et économiques liées aux aléas naturels ne sont pas une fatalité, qu'elles peuvent être minimisées et, dans certains cas, évitées.

Le changement climatique est une menace constante et sans précédent, qui augmente l’intensité et la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes, susceptibles de causer des catastrophes. Dans ce contexte, les acteurs locaux comme l’aide internationale peinent de plus en plus à répondre aux crises provoquées par les catastrophes.

Il est donc urgent d’agir en amont des crises, en réduisant la vulnérabilité des communautés et des individus particulièrement à risque, et en renforçant leurs capacités à mieux réagir en situation d’urgence. C’est tout le but des projets de réduction des risques de catastrophe que développés par HI.

Près d’un quart des pays d’intervention sont concernés

Aujourd’hui, HI intervient dans le cadre de projets de réduction des risques de catastrophe dans 12 pays, principalement en Asie (Philippines, Népal, Myanmar, Bangladesh), en Amérique centrale et du Sud (Cuba, Haïti, Colombie), en Afrique et dans l’Océan Indien (Mali, Niger, Madagascar, Burkina Faso), ainsi qu’en Palestine.

Au total, 23 projets de sensibilisation aux risques, de formation, de renforcement des capacités communautaires d’anticipation, de préparation et de réponse, de renforcement institutionnel, et de distribution de biens de première nécessité, sont en cours de déploiement dans ces pays fortement exposés aux aléas naturels. La vulnérabilité de la population est grande face aux conséquences de ces aléas, intensifiés par le changement climatique. La gestion des risques doit donc y être renforcée.

Grâce à ces projets, HI soutient directement ou indirectement plus de 783 000 personnes dans le monde.

Les Philippines, pays parmi les plus exposés

Il y a 10 ans, le typhon Haiyan coûtait la vie à plus de 10 000 Philippins... Depuis, le pays est régulièrement frappé par des aléas climatiques. Les Philippines sont l'un des quatre pays au monde les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes. C'est également l'un des pays les plus à risque face au changement climatique en raison de son exposition, de sa vulnérabilité et de ses difficultés à faire face à de tels événements.

Chaque fois, les dégâts sont considérables : dommages aux infrastructures et aux biens, perte des moyens de subsistance, déplacements de population, violences liées au genre et une rupture de l'accès aux soins… Les enjeux sont immenses.

En plus d'apporter une réponse multisectorielle aux urgences (protection, distribution de kits d'hygiène, d'appareils de mobilité…), les équipes de HI aux Philippines gèrent également divers projets de développement axés sur l'anticipation et la réduction des risques de catastrophes au sein des communautés. Pour nos équipes sur place, il est essentiel d'impliquer les communautés locales, en particulier les personnes les plus vulnérables telles que les femmes, les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées, pour qu’elles deviennent des agents proactifs dans la défense de leurs droits et de leur bien-être.

À Madagascar, des ateliers pour renforcer l’inclusion de l’action humanitaire

Particulièrement vulnérables aux aléas naturels et phénomènes climatiques extrêmes, il est crucial pour la population malgache, notamment les personnes les plus vulnérables, d’être préparées le mieux possible à ces catastrophes et à leurs conséquences à court, moyen et long terme.

Depuis 2021, HI organise des ateliers sur l’action humanitaire inclusive et évalue actuellement la vulnérabilité et les ressources des populations dans les zones d’intervention. Ces résultats seront utilisés pour établir des protocoles d’actions précoces, aussi appelée « action anticipée basée sur les prévisions », qui permettront de mieux protéger les populations vulnérables dès la réception d’une alerte, et de réduire les besoins humanitaires.
Pour cela, l’implication et la participation de toutes les catégories de la population, notamment les personnes handicapées et les personnes âgées, est fondamentale. Nos équipes organisent ainsi régulièrement des groupes de travail pour identifier les conditions de vie des personnes handicapées et âgées mais également les barrières qu’elles rencontrent au quotidien et lorsqu’une catastrophe frappe l’île. Par ailleurs, ces rencontres permettent à nos personnels de trouver les solutions les plus adéquates pour pallier ces situations.

Il ressort notamment de ces échanges que les besoins des personnes handicapées et âgées ne sont pas suffisamment pris en compte en cas de crise. Les participants aux ateliers témoignent du manque d’informations, des oublis dont ils font l’objet lors d’évacuation en cas de catastrophes, de leur isolement, de l’insuffisance de l’aide qui leur est apportée par des habitants concentrés sur la reconstruction une fois l’événement passé… Autant d’arguments qui renforcent la nécessité de mieux prendre en compte les besoins spécifiques de ces populations.

Un accompagnement sur le long terme à Cuba

En septembre 2022, l’ouragan Ian a frappé Cuba avec des vents à plus de 200 km/h. Plusieurs habitants ont déclaré qu'ils n'avaient jamais rien vécu de tel. Dans la province de Pinar del Río, l’ouragan a endommagé 100 000 maisons, détruit 660 écoles et ravagé 21 000 hectares de terres agricoles.

En plus de ses activités pour répondre à l’urgence, HI aide aujourd’hui les communautés à devenir plus résilientes pour faire face à ces enjeux sur le temps long. L’organisation a ainsi lancé en avril 2023 un nouveau projet pour renforcer la résilience des habitants de trois villes : Consolación del Sur, San Juan y Martínez et Pinar del Río. L’objectif : accompagner les communautés dans l’adoption de mesures préventives, en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes, des personnes handicapées et des personnes âgées.

Parallèlement, HI prévoit des formations à la préparation aux risques de catastrophes dans les écoles, ainsi que des sessions de sensibilisation à l’accompagnement émotionnel des enfants pour le personnel encadrant.

HI soutient par ailleurs le développement de fermes urbaines, en proposant des formations et en encourageant l’utilisation d’outils agroécologiques, comme la rotation des cultures ou le compostage, plus respectueux de l'environnement. L’autonomie alimentaire des communautés s’en trouve renforcée, ce qui améliore leur capacité de résilience face à de futures catastrophes.

Au Sahel, une approche multirisque et participative

Les populations auprès desquelles HI intervient via des projets de réduction des risques de catastrophe sont souvent confrontées à de multiples risques de natures très différentes : aléas naturels accentués par le changement climatique, violences armées, violences basées sur le genre, discriminations liées à l’âge et au handicap, impact de ces phénomènes sur la santé mentale…

Ces risques peuvent se cumuler ou s'exacerber les uns les autres, menaçant ainsi considérablement la résilience des populations. C’est le cas de plusieurs pays du Sahel confrontés à des crises complexes et prolongées, où les populations font face simultanément à l’ensemble de ces risques. Il est alors nécessaire de les analyser de façon croisée pour déployer des stratégies d’intervention locales, préventives et inclusives, qui correspondent aux besoins réels et multiples des populations. De cette manière, la réponse apportée par HI est pensée sur mesure.

Au Niger, au Mali et au Burkina Faso, HI déploie ainsi une méthodologie d’analyse et de planification multirisque impliquant directement les communautés, inspirée par les outils de la réduction des risques de catastrophe. Il s’agit :

  • de mener des ateliers participatifs et inclusifs avec l’ensemble de la communauté pour évaluer ses vulnérabilités et ses capacités à faire face à différents types de risques et de menaces ;
  • de développer des stratégies locales de prévention, de réduction et d’atténuation multirisque, à la fois à l’échelle communautaire et individuelle, et d’accompagner leur mise en œuvre en mobilisant les différentes expertises de HI à même d’agir sur ces risques.

Cette approche contribue à ce que les populations vulnérables exposées à la violence et aux chocs se sentent mieux protégées et mieux préparées à y faire face.

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