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Couple de personnes âgées à Jytomyr à l'ouest de Kiev. Une roquette russe a démoli un bâtiment civil près d'un camp militaire. A proximité se trouve également un hôpital. Photo prise le 14 mars 2022.
Aujourd'hui, HI publie une nouvelle fiche d'information intitulée "Ukraine, where sirens sound day and night: A focus on persons with disabilities and provision of emergency health services", basée sur les observations des équipes de terrain de HI et l'examen des données.
Elle révèle que le conflit a créé des besoins humanitaires massifs et que les personnes handicapées sont confrontées à des difficultés accrues pour accéder à une aide humanitaire égale et digne. Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 25% des familles déplacées en Ukraine ont au moins un membre de leur famille ayant un handicap.
Cette fiche d'information vise à mettre en lumière les besoins énormes auxquels la population civile est confrontée dans ce contexte de conflit armé, avec un accent particulier sur les personnes handicapées, ainsi que sur la fourniture de services de réadaptation d'urgence, de santé mentale et de soutien psychosocial à la population ukrainienne.
Avec ses expériences précédentes en Irak, en Syrie, au Yémen, etc., HI s’attend à ce que le taux de personnes blessées continue d’augmenter à cause des armes explosives et des blessures dues à la violence armée en Ukraine. Les bombardements massifs et systématiques provoquent des blessures complexes qui peuvent entraîner une amputation ou un handicap permanent et nécessitent des soins de réadaptation sur le long terme. Il est crucial de développer des services adaptés aux personnes blessées et handicapées.
Depuis le début du conflit, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) a enregistré :
La plupart des victimes civiles enregistrées ont été causées par l'utilisation d'armes explosives à large rayon d’impact dans des zones peuplées (EWIPA), y compris les tirs d'artillerie lourde, les systèmes de roquettes à lancement multiple, les missiles et les frappes aériennes.
Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) estime que 17,7 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire en Ukraine. Un nombre impressionnant de 14,5 millions de personnes ont besoin de services de santé, et 14,6 millions de services humanitaires complets de lutte contre les mines, qui comprennent l'assistance aux victimes, la sensibilisation aux risques liés aux engins explosifs et la remise à disposition des terres.[i])
L'accès aux services essentiels est compliqué dans un tel contexte. Les travailleurs humanitaires peinent à atteindre les zones touchées par les hostilités en cours et les zones non contrôlées par le gouvernement. La contamination par les armes explosives, les dommages causés aux infrastructures, y compris les chemins de fer,,[ii] et les perturbations des télécommunications ont également un impact sur l'accès humanitaire.
"Les organisations humanitaires sont confrontées à de sérieux défis pour savoir où se trouvent les personnes handicapées et blessées, et évaluer leurs besoins. Cela est principalement dû au manque d'accès à certaines zones et au manque d'informations et de données sur les personnes handicapées. Les ONG doivent veiller à ce que les personnes handicapées aient le même accès à l'aide humanitaire que les autres." Explique Fanny Mraz, directrice des urgences de HI.
Selon les rapports, les personnes handicapées ne sont pas prises en compte, ont d'énormes difficultés à fuir ou à être évacuées, et à recevoir l'aide humanitaire dont elles ont besoin.
La fiche d'information indique qu'en raison du manque d'aide à l'évacuation, les personnes handicapées qui ne sont pas en mesure de se déplacer sont laissées pour compte. En effet, de nombreuses personnes handicapées n'ont pas accès aux informations sur la manière d'évacuer et se heurtent à des obstacles dans un environnement inaccessible :
Par conséquent, les personnes handicapées sont laissées pour compte et davantage exposées aux attaques et aux violences liées aux armes explosives. Les acteurs humanitaires doivent garantir des pratiques inclusives et une participation significative des personnes handicapées ainsi que des organisations qui les représentent tout au long du cycle du projet.
Les Conventions de Genève (1949) et leurs protocoles additionnels (1977) stipulent explicitement que tous les civils doivent être protégés, et reconnaissent que les personnes handicapées doivent être protégées pendant les conflits armés.
HI appelle les Etats et les acteurs humanitaires à :
HI est une organisation de solidarité internationale indépendante et impartiale, qui intervient dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Œuvrant aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables, elle agit et témoigne, pour répondre à leurs besoins essentiels, pour améliorer leurs conditions de vie et promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux.
Là où sévissent les conflits, les catastrophes naturelles, la pauvreté et l’exclusion, nous travaillons aux côtés des personnes handicapées et des populations vulnérables pour améliorer leurs conditions de vie.