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Marcher au milieu du danger

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Réduction de la violence armée | Irak | PUBLIÉ LE 11 décembre 2025
Un panneau indicant que le terrain est contaminé par des restes explosifs de guerre

Un panneau indicant que le terrain est contaminé par des restes explosifs de guerre | © HI

Roger Eid, responsable du déminage de HI en Irak, explique comment la population locale s'est habituée aux restes explosifs et se met en danger. Déminer est la seule solution.

Ils marchaient dans un champ miné

Dans le désert de Baiji, à Salah El Din, il y a quelques jours, un berger et son jeune fils marchaient tranquillement avec près de 200 moutons dans une zone contaminée par des engins explosifs improvisés. Ils paissaient dans un dangereux champ de mines comme s'il s'agissait d'un terrain comme un autre.

De loin, nous leur avons crié des avertissements. Nous leur avons demandé de reculer. Ils n'ont pas réagi. Ils ont simplement continué à marcher.

Voir quelqu'un marcher sans le savoir (ou peut-être en le sachant) sur un terrain mortel est un sentiment difficile à décrire. Cette zone a une histoire, avec des accidents, des victimes et des familles déchirées. Sur le chemin du retour, une question m'est venue à l'esprit : qu'est-ce qui pousse quelqu'un à prendre un tel risque ? Est-ce un manque de conscience ? Est-ce le déni ? Est-ce le besoin de survie, quand nourrir sa famille devient la première urgence ? Ou bien, le danger est-il simplement devenu normal après tant d'années de conflit ? Peut-être est-ce tout cela à la fois.

Une seule solution : déminer les terres.

Ce dont je suis certain, c'est que lorsque des populations vivent pendant des années entourées par une contamination aux restes explosifs de guerre, le danger devient partie intégrante de leur vie. Il devient familier, routinier. Même pour un père qui se promène avec son enfant.

Nous sommes experts en action contre les mines : nous déminons les terres, réduisons les risques, sensibilisons les communautés et militons pour un avenir plus sûr.

Alors que le soleil se couchait sur Baiji, j’ai repensé au berger et à son fils. Cela m'a rappelé pourquoi le déminage est important, pourquoi l'éducation aux risques ne doit jamais s'arrêter et pourquoi sauver des vies revient, en fin de compte, à restaurer la dignité, la sécurité et l'espoir.

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