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Les femmes et les filles handicapées sont parmi les plus affectées par le séisme en Haïti

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Urgence | Haïti | PUBLIÉ LE 27 septembre 2021
Femmes blessées par le tremblement de terre à l'hôpital OFATMA aux Cayes, Haïti. 2021

Femmes blessées par le tremblement de terre à l'hôpital OFATMA aux Cayes, Haïti. 2021 | © R.CREWS/HI

Sur les 800 000 personnes touchées par le seisme en Haïti, les femmes et les filles handicapées sont parmi les plus touchées. HI travaille pour s'assurer que leurs besoins sont pris en compte.

Une catastrophe amplifie les difficultés économiques

La population d'Haïti est depuis longtemps exposée à des problèmes de pauvreté, aggravés par les fréquentes catastrophes naturelles qui frappent le pays. Aujourd'hui, en plus de l'inflation de la monnaie haïtienne, les enquêtes de HI sur les marchés locaux ont révélé que le coût des produits de base a augmenté depuis le tremblement de terre. Un paquet de serviettes hygiéniques pour femmes coûtait 75 gourdes haïtiennes avant le tremblement de terre, mais qui en coûte maintenant plus de 100. En outre, de nombreuses personnes sont désormais sans revenus.

« Beaucoup de femmes handicapées ont perdu leurs outils pour leurs activités génératrices de revenus, » explique Marijoe PIERRE, présidente de l'Association des femmes handicapées du Sud (AFHS) en Haïti. « Une femme handicapée couturière a perdu sa machine à coudre dans les décombres. Elle est une mère seule avec trois enfants. Cette machine lui permettait de nourrir ses trois enfants. Elle vit maintenant avec eux dans un camp de déplacés le long de la route de Torbec. »

 

Les femmes sont sans abri et exposées au danger

Près de 140 000 maisons ayant été endommagées ou détruites par le tremblement de terre, des milliers de personnes se retrouvent sans abri. Beaucoup d'entre elles doivent se réfugier dans des logements temporaires qui ne répondent pas aux exigences d'accessibilité, laissant les personnes handicapées avec très peu d'options appropriées.

« Les femmes et les filles handicapées ont été particulièrement touchées par le tremblement de terre» explique Estelle LEVOYER, responsable de l'équipe d'intervention d'urgence WASH, Alimentation et Abris de HI. « Un mois après, leurs conditions de vie sont toujours critiques. Beaucoup d'entre elles vivent dehors ou dans des sites de déplacement informels, avec peu ou pas d'accès à des abris décents, des installations sanitaires et des articles d'hygiène. Elles sont également exposées à un risque plus élevé de violences sexuelles.»

Les autorités et organisations locales ont signalé une augmentation de la violence basée sur le genre depuis le tremblement de terre, à laquelle les femmes handicapées sont exposées de manière disproportionnée.

« Les vies des femmes handicapées sont menacées dans leurs abris », explique Marijoe. « Elles sont très vulnérables car certaines ne peuvent pas fuir face aux menaces. Les femmes sourdes ou aveugles vivant dans des abris de fortune dans les sites de déplacement ne peuvent pas entendre ou voir si une personne malveillante approche. Cela les rend particulièrement vulnérables. Elles sont très exposées. »

 

HI fournit des soins de réadaptation aux femmes affectées

Selon l'ONU, environ 1500 personnes handicapées ont été identifiées dans les trois régions les plus touchées (Nippes, Grand'Anse, Sud), dont une majorité de femmes. Dans les plus de 500 sessions de réadaptation d'urgence réalisées par l'équipe de réadaptation de HI depuis le mois d'août, 58% des bénéficiaires de HI sont des femmes et des filles.

 

Coordination avec les acteurs locaux

L'équipe d'urgence de HI est sur place pour mettre en œuvre une réponse à la crise. Ils soulignent l'importance de travailler en collaboration avec les acteurs locaux pour s'assurer que les initiatives humanitaires prennent en compte les personnes les plus vulnérables.

Estelle explique : « En ce moment, il est important que tous les acteurs humanitaires se coordonnent et travaillent en étroite collaboration avec les organisations de personnes handicapées afin d'identifier et de traiter les facteurs qui rendent difficile l'accès à l'aide pour ces femmes et ces filles, ainsi que les facteurs qui favorisent leur inclusion et leur protection. »

L'Association des Femmes Handicapées du Sud est l'un des acteurs locaux avec lesquels HI collabore pour aider à coordonner une réponse d'urgence adaptée et accessible.

« Il faut inclure les personnes handicapées et leur donner la priorité, » déclare Marijoe. « Les ONG doivent être en contact avec les organisations dirigées par des personnes handicapées, car ce sont elles qui connaissent les personnes handicapées. Sans elles, il n'y a pas d'accès à l'assistance. Nous ne pouvons pas faire cela seuls. »

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