Go to main content

La famine persistante menace le développement de l'enfant

partager

Réadaptation | Urgence | Madagascar | PUBLIÉ LE 17 juin 2021
""

Une mère et ses enfants du projet pour la petite enfance de HI à Tana, Madagascar. | ©S. Bonnet / HI – Archives 2007

Alors que l’insécurité alimentaire s'aggrave à Madagascar, HI utilise la thérapie de stimulation pour prévenir les handicaps à long terme chez les enfants souffrant de malnutrition.

Alors que le sud de Madagascar est confronté à la pire sécheresse depuis 40 ans, sa population continue de subir les conséquences brutales de la famine et de la malnutrition. Des années de précipitations insuffisantes et l'impact supplémentaire du changement climatique ont ravagé les terres et dévasté la production agricole dont dépend une grande partie de la population. Aujourd'hui, plus de 1,35 million de personnes dans la région d'Atsimo Andrefana luttent pour trouver de la nourriture dans un contexte d'insécurité alimentaire aiguë, et connaissent des niveaux de faim dangereux. Les taux de mortalité montent en flèche et les services sanitaires et sociaux locaux ne sont pas en mesure de répondre à une demande aussi élevée. En parallèle, la pandémie de Covid-19 ne fait qu'ajouter à la souffrance de la population.

Emilie Sauvanet, directrice programme chez HI pour le Madagascar, déclare : « L'accès à la nourriture est devenu un véritable défi pour de nombreuses familles. Dans ce contexte déjà très difficile, la situation est rendue encore plus difficile pour les personnes handicapées. Elles subissent des discriminations et des inégalités socio-économiques, une forte insécurité, un faible accès à l'eau potable et aux installations sanitaires, des difficultés à se déplacer, et surtout un manque de prise en compte de leurs besoins spécifiques. Comme dans toute situation de crise, les personnes handicapées, les enfants et les femmes sont les plus touchés. »

 

Les risques de la malnutrition

Les niveaux de plus en plus élevés de malnutrition et de dénutrition chez les enfants de moins de 5 ans leur font courir un risque accru de retarder leur croissance ou de développer des handicaps à long terme. La malnutrition aiguë sévère (MAS) touche environ 20 millions d'enfants dans le monde et est la cause estimée de 400 000 décès d'enfants chaque année. À Madagascar, la MAS touche déjà près de la moitié des enfants de moins de 5 ans, et cette situation ne fait que s'aggraver dans le contexte de la crise actuelle. La MAS peut entraîner des difficultés dans le développement des habiletés motrices telles que ramper, s'asseoir, ou encore l'hypotonie, un trouble qui affecte le contrôle des nerfs moteurs par le cerveau. S'ils ne sont pas correctement pris en charge, ces retards de développement se consolident avec le temps et deviennent des handicaps à vie.

Les équipes de HI dans la région ont déjà identifié plus de 800 enfants ayant besoin d'un soutien nutritionnel et d'une thérapie physique pour faciliter une croissance et un développement normal. Les kinésithérapeutes de HI utilisent des exercices fonctionnels et la thérapie de stimulation de la petite enfance pour permettre aux enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère de maintenir une prise de poids, une croissance et un développement cognitif normaux. Il s'agit de séances de thérapie individuelles, dispensées par des professionnels qualifiés, au cours desquelles les enfants acquièrent des compétences par le biais de jeux interactifs. Des techniques sont également enseignées à leurs proches afin qu'ils puissent poursuivre la thérapie à la maison.

 

Le projet TIALONGO de HI

Après évaluation de la situation, les équipes de HI ont lancé le projet "TIALONGO" dans le cadre du programme Madagascar, qui fournit un soutien alimentaire urgent aux personnes handicapées et à leurs foyers et vise à réduire le développement des handicaps liés à la malnutrition et à la sous-nutrition chez les enfants. Les résultats clés comprennent, entre autres, les éléments suivants

  • Fournir une alimentation de qualité et suffisante aux personnes affectées de manière disproportionnée par la crise.
  • Améliorer la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans et réduire le développement des handicaps liés à la malnutrition.
  • Former les professionnels de santé locaux à l'identification précoce et à la gestion des handicaps.
  • Former des physiothérapeutes et des ergothérapeutes à la thérapie de stimulation.

Le projet devrait bénéficier à près de 115 000 personnes ayant besoin d'aide.

Plus d'actualités