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Jamaima, orthoprothésiste : se consacrer aux autres

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Réadaptation | Ouganda | PUBLIÉ LE 3 avril 2024
Une jeune femme noire aux cheveux bouclés est dans un atelier d'appareillage. Elle tient dans chacune de ses mains une orthèse en plastique noire et sourit à la caméra.

Jamaima Naluggya dans l'atelier orthopédique rattaché à l'hôpital régional de Arua. | © Crolle Agency / HI

Jamaima Naluggya, orthoprothésiste, pilote un projet d’impression 3D de prothèses et d’orthèses dans des camps de réfugiés en Ouganda. Récit d’un engagement au service des autres.

En Ouganda, obtenir des orthèses et des prothèses peut s’avérer très compliqué, en particulier pour les personnes qui vivent dans des zones rurales ou dans des camps de réfugiés. Jamaima Naluggya œuvre au quotidien pour élargir l’accès à ces services de soins essentiels.

La santé : un secteur au service des autres

Jamaima Naluggya a toujours su qu’elle voulait exercer un métier lui permettant d’aider les autres. Élevée au sein d’une famille de professionnels de la santé, elle est initiée aux métiers du soin et, au moment de choisir ses études, elle opte pour une formation d’orthoprothésiste.

Jamaima travaillera 7 ans dans le domaine de la réadaptation avant de rejoindre HI en 2022, comme cheffe du projet qui développe des orthèses et des prothèses produites par des imprimantes 3D. Ces appareillages sont destinés à des personnes vivant dans des camps de réfugiés de la région de West Nile, au nord-ouest de l’Ouganda.

« Mon métier requiert des compétences variées : de la dextérité, une grande résistance physique, de bonnes capacités de communication... Et surtout, beaucoup de patience ! »

Les défis du quotidien

Jamaima vérifie les mesures de la prothèse d’Elli Batali Freza. © Crolle Agency / HIEn Ouganda, les personnes qui souhaitent accéder à des services de santé doivent parfois parcourir de longues distances. C’est notamment le cas pour les centres de réadaptation, souvent très éloignés des populations et pas toujours bien équipés. À ces contraintes de distance et de temps, s’ajoutent des difficultés financières pour des populations qui n’ont souvent que de faibles moyens.

En effet, certaines familles de réfugiés avec lesquelles Jamaima travaille peinent à se procurer des produits de première nécessité, comme de la nourriture ou des médicaments. Dans ce contexte, les traitements en réadaptation sont plus longs et les progrès très lents.

« Un jour, un homme à qui j’avais remis une orthèse m’a remerciée d’avoir apporté ces services à son domicile. Il m’a expliqué que maintenant qu’il pouvait marcher, il pourrait travailler et subvenir aux besoins de sa famille. Cela m’a marquée et j’ai réalisé qu’à cause du manque de services, il pensait ne plus jamais pouvoir travailler. »

Œuvrer pour l’avenir

Jamaima Naluggya et ses collègues kinésithérapeutes, Paul Lokiru et Justus Muhwezi. © Crolle Agency / HIUne journée type de Jamaima implique une part de tâches administratives mais aussi beaucoup de terrain : évaluation des personnes et de leurs besoins, prise de mesures, conception et production des appareillages. Une fois les orthèses ou les prothèses imprimées, Jamaima se consacre aussi aux essayages, réalise les ajustements et assure le suivi des patients. Le tout, en parcourant de nombreux kilomètres pour se rendre dans des camps de réfugiés parfois très distants.

Chaque fois qu’elle peut offrir des services de réadaptation de proximité à des communautés, Jamaima se réjouit. Elle souhaite que les progrès technologiques soient toujours mieux intégrés et que des centres de réadaptation bien équipés ouvrent dans les zones rurales, pour rendre ces services indispensables plus accessibles. C’est cet espoir qui la porte, tout comme les victoires du quotidien :

« Voir les personnes que nous accompagnons se remettre sur pied, être capables de mener leurs activités quotidiennes de manière autonome, de mener une vie épanouie et de participer à la vie de leur communauté comme n'importe qui d'autre – voilà ce qui me motive ! »

En utilisant la technologie 3D, le projet 3D PETRA vise à stimuler l'innovation et à améliorer l'accessibilité des appareillages orthopédiques pour les personnes handicapées dans les camps de réfugiés et les communautés d'accueil de la région de West Nile, en Ouganda. Il est mis en œuvre en partenariat avec CorSu et l'hôpital régional de référence d'Arua, et financé par HI, la Fondation Symphasis et le Luxembourg.

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