Pour faire face aux conséquences dévastatrices du séisme qui a frappé l’est de l’Afghanistan le 31 août 2025, HI a déployé ses équipes de kinésithérapeutes d’urgence dans l’hôpital régional de Nangarhar à Jalalabad, grande ville de la région. Cette intervention, rendue possible grâce au soutien de l’Union Européenne, permet de renforcer les compétences du personnel de santé de l’hôpital et de prendre en charge des patients grâce à des séances de kinésithérapie d’urgence et la fourniture de cannes, de béquilles et de fauteuils roulants. Mashur Zamin Khan, âgé d’une trentaine d’années, est l’un de ces patients ; il raconte comment ce soutien lui a permis de retrouver espoir et de recommencer à marcher.
Le jour où tout bascule
Malgré ses blessures, Mashur a un sourire éclatant et un rire communicatif. Il vit avec sa femme et leurs deux fils, âgés de 4 et 1 an, à plusieurs heures de route de Jalalabad, dans un village situé dans le nord de la province de Kunar et dont l’accès est rendu difficile par des routes tortueuses, souvent en mauvais état. Mashur travaille comme gardien pour une ONG qui propose des services de santé aux habitants, dont beaucoup ont été touchés par le tremblement de terre dévastateur du 31 août.
Lorsqu’il est admis à l’hôpital en octobre, Mashur présente une très grave blessure à la tête ainsi qu’une fracture à la hanche et au tibia. Inquiet, il explique qu'il est pauvre et que sa famille dépend entièrement de lui pour survivre. Il ne sait pas comment il va pouvoir marcher pour rentrer chez lui et encore moins quand il pourra retourner travailler. Allongé sur son lit, la jambe gauche plâtrée et le dos immobilisé, Mashur explique ce qui lui est arrivé :
« Un jour, alors que je travaillais pour cette ONG spécialisée dans la santé, j’ai traversé la route et..., j’ai eu un accident, » explique-t-il d'un ton neutre. Il sourit d'un air entendu, saisissant toute l'ironie de la situation.
Des béquilles et des séances de kinésithérapie pour retrouver espoir
Lorsqu’il le rencontre, Khushal Osmani, kinésithérapeute de HI, explique à Mashur l'importance du mouvement pour mobiliser ses membres et ainsi accélérer le processus de guérison. Il lui enseigne plusieurs exercices pour l'aider mieux se mouvoir. Mashur reçoit également des béquilles, qu’il apprend à utiliser pour se lever, marcher et même monter et descendre des escaliers. Au bout de la troisième séance, Mashur se lance et fait ses premiers pas depuis son accident.
« Je pourrais peut-être même rentrer chez moi avec ça ! » plaisante-t-il, un peu à bout de souffle une fois arrivé au bas de l'escalier. De retour dans son lit, Mashur explique que la kinésithérapie lui a permis de trouver le chemin de la guérison :
« Bientôt je pourrai retrouver ma mobilité et, à terme, retourner au travail. Dans un premier temps, apprendre à bien me servir de ces béquilles me permettra une plus grande autonomie et de moins dépendre de ma famille à la maison. J’ai hâte de rentrer chez moi pour revoir les miens – surtout ma femme ! »
Renforcer l’accès aux soins à l’hôpital de Jalalabad
Grâce au soutien de l’Union Européenne, HI a déployé des équipes pour renforcer l’accès aux soins de réadaptation à l’hôpital régional de Nangarhar, à Jalalabad. Cette intervention a pour objectif de combler les lacunes en matière de santé dans le domaine de la réadaptation physique d'urgence.
Ainsi, fin septembre, un vol opéré par le pont humanitaire aérien de l’Union Européenne (EU HAB) a permis de livrer plus de cinq tonnes de matériel indispensable pour l’accompagnement des patients, tel que des béquilles, des fauteuils roulants ou des cannes. Fin octobre, l’intervention avait déjà permis d’améliorer les capacités physiques et fonctionnelles de 224 patients et de leurs aidants et de prévenir la survenue de handicaps permanents. De plus, HI a formé 46 membres des équipes de l’hôpital à la réadaptation d’urgence, pour améliorer les soins dispensés aux patients.
