Go to main content

1 an après la prise de pouvoir des Talibans: la situation est pire que jamais ; les personnes handicapées sont les plus touchées

partager

Plaidoyer | Réadaptation | Réduction de la violence armée | Urgence | Afghanistan | PUBLIÉ LE 11 août 2022
Photo d'un médecin et de Sakhidad, jeune garçon blessé soigné à l'unité de soins intensifs du centre de réhabilitation HI de Kandahar en Afghanistan.

Photo d'un médecin et de Sakhidad, jeune garçon blessé soigné à l'unité de soins intensifs du centre de réhabilitation HI de Kandahar en Afghanistan. | © HI

Depuis que les Talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan, en août 2021, la situation humanitaire s'est dramatiquement détériorée. 24,4 millions de personnes – 55 % de la population - ont besoin d'une aide humanitaire (contre 21 millions en 2021 et 8 millions en 2020).

Les personnes handicapées sont les plus durement touchées par la crise, 80 % de la population adulte vivant avec une forme de handicap.

Il est vital que toute personne ait accès à l'aide humanitaire et aux soins de réadaptation pour prévenir ou limiter le handicap. HI est l'une des rares organisations à fournir ces soins en Afghanistan.

 

Les établissements de santé ont besoin d'aide

L'Afghanistan est l’un des pays mes plus contaminés au monde par les engins explosifs et les enfants sont touchés de manière disproportionnée. Des décennies de guerre ont eu un impact sur l'incidence du handicap : en raison de la présence des mines, des restes explosifs de guerre, à cause des conflits armés et de l'accès limité aux services de santé et de nutrition, etc., environ 80 % des adultes présentent une forme de handicap physique, fonctionnel, sensoriel ou autre. Le nombre d'enfants et d'adultes avec un handicap grave - 2,7 % de la population en 2005 - a augmenté de façon spectaculaire pour atteindre 13,9 % de la population en 2019.

Les équipes de HI fournissent des services de réadaptation et un soutien psychosocial qui changent la vie des patients, à Kandahar, dans l'un des deux seuls centres de réadaptation du Sud du pays.

 

« Depuis août 2021, nous constatons une augmentation importante du nombre de patients au centre de Kandahar. De plus en plus de personnes accèdent au centre depuis la fin des combats, la levée des barrages routiers et des mesures de sécurité strictes. Désormais, nous recevons plus de 100 personnes par semaine. Les cas sont très divers : accidents domestiques (chute dans les escaliers, chute d'objet, travaux d'entretien, accidents dans la cuisine), accidents de la route, maladies ou handicap de naissance... Nous recevons toujours des personnes blessées par des armes explosives comme des mines mais leur nombre a diminué en un an », explique Mohammad Rasool, coordinateur des programmes de HI à Kandahar.

 

Pauvreté et accès à la nourriture

On estime que près de 19 millions de personnes en Afghanistan - soit près de la moitié de la population - sont en situation d'insécurité alimentaire aiguë entre juin et novembre 2022 et que 1,1 million d'enfants souffrent de malnutrition aiguë. De plus en plus de personnes, notamment dans les zones urbaines, ne peuvent pas acheter de nourriture en raison des pénuries d'argent liquide et de la flambée des prix, de la hausse du chômage et des salaires impayés, qui sont les principaux moteurs de la crise actuelle.  D'ici à la mi-2022, l'Afghanistan pourrait être confronté à une « pauvreté universelle », 90 % des Afghans vivant sous le seuil de pauvreté (1,90 dollar par jour).

 

« Depuis le mois de mars, nous avons lancé des distributions d'argent liquide pour 1 700 des familles les plus vulnérables à Kunduz et à Herat pour une durée de 3 à 6 mois. Nous soutenons principalement les familles comprenant une personne handicapée ou âgée, car elles risquent le plus d'être laissées pour compte par l'aide humanitaire. L'argent sera utilisé par les familles pour acheter de la nourriture et pour accéder aux services de base, comme aller chez le médecin. Elles auront le choix de répondre à leurs besoins essentiels, tandis que l'argent contribuera également à stimuler les entreprises et les économies locales. Les familles que nous avons ciblées sont déjà des familles extrêmement pauvres, comptant souvent au moins un membre handicapé, que la crise actuelle a placées dans une situation désespérée », déclare Julio Cesar Ortiz Arguedas, directeur de HI en Afghanistan.

Plus d'actualités