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« Il n'y a plus de pluie, et nous en souffrons »

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Urgence | Madagascar | PUBLIÉ LE 15 septembre 2022
Nahy, 66 ans, est assise sur une chaise à l'extérieur de sa maison dans le sud de Madagascar.

Nahy, 66 ans, est assise sur une chaise à l'extérieur de sa maison dans le sud de Madagascar. | © Parany Photo / HI

Alors qu'une sécheresse dévastatrice se poursuit dans le Sud de Madagascar, l'insécurité alimentaire augmente. HI soutient les ménages vulnérables grâce à une aide alimentaire.

Le manque de précipitations accroît l'insécurité alimentaire

Dans le sud de Madagascar, plusieurs années consécutives de précipitations insuffisantes ont entraîné l'une des pires sécheresses jamais connues sur l’île. Dans ce contexte, l’insécurité alimentaire dans les communautés menace de plus en plus.

« La vie n'est plus ce qu'elle était, » déclare Nahy, 66 ans, qui vit dans un village classé comme sévèrement touché par la sécheresse. « La situation devient de plus en plus difficile. Avant, il y avait des pluies abondantes et nous pouvions cultiver nos champs. Aujourd'hui, il n'y a plus de pluie et nous en souffrons. »

« J'ai six enfants et dix petits-enfants, » explique Nahy. « Je m'occupe seule de ma famille qui compte 16 personnes, car mon mari et d’autres membres de la famille sont décédés. Les plus jeunes enfants vivent avec moi dans ma petite maison. Nous mangeons et dormons tous ensemble sur le sol. »

Recevoir une aide alimentaire de la part de HI

« Nous devons cuisiner 10 kapoaka de riz par jour (environ 3 kg) par jour pour nourrir tout le monde. Nous n'avons pas assez de nourriture. Quand nous pouvons en acheter, nos stocks s’épuisement en à peine une semaine. De plus, nous devons marcher plus d'un kilomètre pour trouver de l'eau. Ce dont je rêve, c’est que chaque mois, nous ayons suffisamment de quoi nous nourrir. Ça nous permettrait d'avoir une vie meilleure. »

Lors d'une évaluation en porte-à-porte, Nahy a rencontré Victor, un agent communautaire partenaire de HI qui vit dans la région. Après avoir pris connaissance de la situation de Nahy, il a mise cette dernière en relation avec HI, afin qu’elle reçoive une aide alimentaire mensuelle pour elle et sa famille.

« Avec les distributions, je reçois chaque mois 30 kg de riz, 2,5 litres d'huile végétale et 4,5 kilos de haricots », explique Nahy.

Soutenir les plus vulnérables

Lorsque les cultures ne poussent pas, la nourriture se fait rare et les prix augmentent. Or, en temps de crise, les personnes qui cumulent plusieurs facteurs de vulnérabilité, comme un handicap ou de faibles revenus, ont encore plus de difficultés à subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Nahy, elle, vit avec un handicap qui affecte l'usage de ses mains et l'empêche de travailler.

« En raison de mon handicap, je ne peux pas préparer les repas toute seule. J'ai aussi besoin d'aide pour réaliser de petites tâches, comme pour m'habiller le matin. Cuisiner pour la famille me fait trop mal, alors ce sont mes enfants et mes petits-enfants qui s’en chargent. Je ne suis pas en mesure de travailler et mes enfants ne trouvent pas de travail, ici. Nous ne pouvons donc pas acheter le peu de nourriture disponible. »

Le projet de HI vise à fournir une aide alimentaire d'urgence[1] aux personnes handicapées et à leurs familles (environ 7 000 personnes) vivant dans la région d'Atsimo Andrefana à Madagascar, afin d'atténuer les effets négatifs de la sécheresse. Il fournit également des services de réadaptation, connus sous le nom de « thérapie de stimulation », aux enfants sous-alimentés. Ces services permettent de prévenir les retards de développement et les handicaps associés à un manque de nutrition. 320 enfants ont déjà reçu une thérapie de stimulation, et 350 autres ont été identifiés pour en bénéficier au cours des prochains mois.


 

 Projet VERT: HI s'engage à réduire les effets néfastes du changement climatique sur les populations vulnérables et marginalisées du monde. Nous préparons les communautés à faire face aux chocs et aux stress climatiques et nous répondons aux crises amplifiées par les facteurs environnementaux. Nous considérons les facteurs de vulnérabilité ou d'exclusion liés au handicap, au genre et à l'âge dans toutes nos actions, et nous plaidons pour que les praticiens et les politiciens intègrent aussi cette approche dans leur travail sur le climat. HI est également déterminée à réduire sa propre empreinte écologique en adaptant et en mettant en œuvre des approches de l'action humanitaire respectueuses de l'environnement.


[1] Les bénéficiaires peuvent choisir entre des dons alimentaires mensuels en nature et un soutien financier de 100 000 AR par mois.

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