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La ratification

 

Approuvée le 13 décembre 2006, la CRPD fut ouverte à la signature le 30 mars 2007, ce qui a lancé le processus de ratification. L'encre n'avait pas encore séché que nous organisions le premier événement, un mois et demi après l’approbation - à la fin janvier 2007, pendant le forum centraméricain au Nicaragua. Ce fut le premier d'une longue série, marquant l'effort de diffusion, de promotion, de formation autour de la Convention en direction des personnes de langues espagnole et portugaise. Nous avons donné beaucoup de formations avec Stefan Tromel qui a joué un rôle éminent au sein de l’International Disability Caucus. Nous avons organisé de nombreux séminaires et ateliers sur la Convention. Je me souviens également, au Chili nous mettions la pression, lorsque le dernier jour du séminaire, l’information est tombée: le Parlement venait de ratifier le traité. Dans le même temps, nous donnions aux militants également des outils pour que le traité - une fois ratifié - se traduise par des politiques publiques vraiment inclusives qui amélioreraient réellement les conditions de vie des personnes handicapées.

Luis Fernando Astorga

Au cours de notre collaboration avec Luis Fernando, nous avons profité de sa bonne connaissance des organisations d'Amérique centrale. Cela m'a permis de bien comprendre la réalité du système international. Nous avons édité un guide pour présenter le concept de développement inclusif et organisé des formations sur la base de ce manuel. Nous avons également réalisé des CD, des cassettes audio et un nouveau guide sur la Convention lorsque celle-ci a été présentée. Luis Fernando a travaillé sur le contenu et moi sur la méthodologie. Il nous fallait sérieusement réfléchir à une approche pédagogique qui puisse rendre la question simple sans perdre aucun détail. Le but était que les personnes handicapées s'approprient la Convention. Il nous a fallu bien réfléchir à la manière de structurer le discours en fragments pour rendre la Convention accessible, indépendamment du niveau d'éducation des stagiaires.

Sanna Laitamo

Une fois qu’il y a eu ce magnifique texte qui reprenait une très grande partie les demandes portées par la société civile lors du processus d’élaboration, il fallait ensuite que chaque pays le ratifie pour qu’il puisse entrer en vigueur. A ce moment, le centre des activités ne devait plus être au niveau international mais il fallait « décentraliser » le travail sur la Convention au niveau national pour avoir le plus de signatures et de ratifications possibles par les pays. En ce sens, le terrain avait été bien préparé par le projet Sud car les leaders qui avaient participé à l’élaboration du texte de la convention avaient pu sensibiliser la société civile de leur pays aux les enjeux de cette nouvelle convention. Il était important pour une organisation comme HI de soutenir via ses programmes de promouvoir la convention au niveau national en créant des outils de diffusion et de formation sur celle-ci. Les partenariats que nous avions su développer pendant l’élaboration du texte avec les Organisations Internationales des personnes handicapées nous ont permis de travailler avec International Disability Alliance (IDA) - alliance mondiale des organisation de personnes handicapées sur ces énormes besoins de formation. Ils ont alors ouvert une agence à Genève pour préparer la suite du processus. Cela demande énormément d’énergie pour mener un tel travail dans 209 pays et cela continue encore aujourd’hui. Le mot clef est devenu le renforcement des capacités nationales car c’est à ce niveau-là que le texte de la convention se transforme de magnifique à utile.

Philippe Chervin

Alexandre Cote animait une formation à Belgrade, la Serbie étant partie prenante au projet Share-SEE. Il vint vers moi et m'expliqua qu'ils étaient à la recherche d’un texte qui rassemblerait à la fois les suggestions de l’International Disability Caucus et le contexte plus général des droits humains. Il me demanda si je pouvais écrire ce texte, et je me suis mise au travail; j’ai couvert les 32 premières dispositions - les plus imortantes - du traité pour la formation qui se déroulait à Belgrade. Je me rappelle que pendant la formation, Zvonko Shavreskii de Polio Plus, venu de Macédoine, se plaignait haut et fort que le texte ne couvrait le traité que jusqu'à l'article 32 et demandait pourquoi les autres articles et la Convention dans son ensemble n'étaient pas discutés. Alex et moi avons alors décidé d’ajouter les dispositions techniques et de ce fait, le traité dans son intégralité. Plus tard, Ron McCallum, un de mes anciens professeurs à l’université, a été le candidat désigné au comité de la CRPD. Je lui ai envoyé quelques textes pour qu’iI puisse se familiariser avec le traité et j’y ai ajouté le texte de l'atelier de Belgrade. Il est revenu vers moi en me disant que c'était le meilleur texte qui existait sur la Convention et que je devrais le faire publier. Alors, j'ai approché Alex, nous l’avons à nouveau peaufiné et l’avons imprimé en 200 exemplaires pour la Troisième conférence des Etats membres en septembre 2010. Certaines parties ont été traduites en arabe et en russe, Handicap International a assuré la traduction française, une traduction chinoise va bientôt être publiée.

Marianne Schulze

A mon retour de New York, j'ai continué d’avoir de bonnes relations avec le ministre des affaires étrangères. Comme la ratification dépendait des ministres des affaires étrangères et des affaires sociales, j'ai poussé le ministre des affaires sociales à envoyer des représentants au dernier Comité ad hoc. Nous avons travaillé ensemble avec d'autres organisations sur la ratification. Cela nous a demandé de gros efforts. Ensemble avec Handicap International, nous avons traduit la Convention en indonésien et l’avons soumise à la commission nationale des droits humains. La Convention a finalement été ratifiée en 2011.

Setia Adi Purwanta

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